Bélarus: Manifestations silencieuses et école buissonnière
Brève publiée le 04/08/11 sur le site de Regard sur l'EstL'anecdote peut paraître anodine. Vyacheslav Dianov, jeune étudiant bélarussien de 24 ans, vient d'être exclu pour cause d'absentéisme de son lycée de Cracovie, en Pologne. Son absence en classes d'histoire et de langue polonaise ont été particulièrement remarquées. Une sanction, certes dure, mais qui applicable à tout étudiant peu assidu.Toutefois, V.Dianov n'est pas qu'un simple étudiant. Il est aussi l'un des principaux initiateurs des «manifestations silencieuses» bélarussiennes. Organisées tous les mercredis depuis quelques semaines, elles rassemblent des foules de jeunes gens, principalement à Minsk, qui se réunissent à différents endroits en ville pour chanter, applaudir ou se tenir debout en silence, en signe d'opposition au pouvoir autocratique d'Alexandre Loukachenko. Les rencontres, organisées en ligne à travers des réseaux sociaux tels que Vkontakte, sont de plus en plus réprimées par les forces de police, qui arrêtent au hasard les personnes présentes sur des lieux censés accueillir les protestations. Le 20 juillet, le Conseil des Ministres a soumis à la chambre basse du Parlement un projet d'amendement à une loi de 1997, visant à élargir les notions de "manifestation publique" et de "protestation". Le durcissement de ces définitions pourrait rendre illégal tout rassemblement qui s'apparenterait à une «démonstration silencieuse». Le texte est censé être voté et mis en application début octobre.Ce sont d'ailleurs ses occupations parallèles qui ont servi au «révolutionnaire en réseau» de justification. «J'ai été exclu parce que j'avais manqué beaucoup de classes à cause de mon activité en ligne. En fait, les conditions de réussite du programme Kalinowski ne tiennent pas aux notes mais à l'assiduité. Elle est obligatoire. Si vous manquez trois classes, c'est suffisant pour être renvoyé», a-t-il expliqué à un média bélarussien. Il en a apparemment manqué bien plus. V.Dianov étudiait auparavant à l'Université Technique National du Bélarus, d'où il a été exclu, aussi pour «raisons d'absentéisme». A moins que ce ne soit pour des raisons politiques, comme il l'affirme. Il a ensuite pu bénéficier d'une bourse du programme Kalinowski, qui permet à des étudiants bélarussiens, dont les victimes de persécutions politiques, d'étudier en Pologne.