RFI: Suspense sans fin autour de l'affaire Timochenko

Séquence dans l'émission Bonjour l'Europe, le 28/10/2013Le suspense s'éternise en Ukraine, autour du sort de Ioulia Timochenko. Les Européens veulent que sa situation s'améliore avant un sommet crucial à Vilnius, à la fin novembre. Ca veut dire soit son transfert vers un hôpital en Allemagne, soit sa libération. Mais ça traîne, et on se demande vraiment si le régime ukrainien du Président Victor Ianoukovitch va céder... 390705_ioulia-timochenko-le-25-avril-2012-incarceree-a-kharkivOn a quand même l'impression que ça bouge, et que le pouvoir a fait des gestes d'ouverture, non ? Disons qu'il y a une porte entrebâillée, sans pour autant être grande ouverte. Vous savez que l'ancienne Première Ministre entame la troisième année de sa peine de 7 ans de prison, dont elle a écopé au terme de ce qu'on a dénoncé comme un procès politique. Sa détention a été mouvementée jusqu'à présent, car elle s'est plainte de mauvais traitements et d'une santé très fragile. On demande depuis des mois une amélioration de sa condition. Victor Ianoukovitch s'est montré lui assez inflexible, en rejetant plusieurs fois la possibilité d'une grâce présidentielle.Mais il y a dix jours, Victor Ianoukovitch a semblé céder aux pressions des Européens : il indique que si le Parlement adopte une loi qui autorise le transfert de la prisonnière vers un bon hôpital en Allemagne, il la signera directement et le transfert aura lieu. Tout de suite, branle-le-bas de combat au Parlement, et ce sont maintenant trois projets de loi qui sont à l'étude. Mais les débats se prolongent, le vote se fait attendre. Tout reste vraiment aléatoire, et on se demande si une solution va vraiment être trouvée...Qu'est-ce que ça changera si elle est transférée vers l'Allemagne? En l'état, ça assure quasi-automatiquement que l'Ukraine signe l'Accord d'Association. L'union européenne met comme condition la fin de la justice sélective qui caractérise l'Ukraine depuis quelques années : le cas Timochenko est l'exemple le plus symbolique.Si l'affaire est résolu, on signe.  Mais il faut voir de quelle manière ça se passe. Un des projets de loi prévoit une amnistie complète, et à son retour à la vie politique. A l'inverse, un autre texte ne prévoit que son hospitalisation en Allemagne, sans contact avec les médias ou autre, et son retour dans sa prison ukrainienne le plus vite possible. Autrement dit, un geste de façade pour signer l'Accord d'Association avant de revenir à la case départ. Et si jamais elle n'est pas libérée, on ne signe pas ? C'est un débat houleux en ce moment. Peut-on sacrifier un partenariat privilégié avec un pays comme l'Ukraine à cause du sort d'une même personne ? Sans doute pas. Mais en même temps, peut-on s'associer avec un régime qui utilise le système judiciaire pour mener ses vendettas politiques ? Et bien, non plus... C'est complexe. Pour l'instant, les Européens montrent clairement leur lassitude : Les Européens ont appelé l'Ukraine à, je cite, arrêter de bluffer. Mais ils ne veulent pas non plus perdre l'Ukraine, et ils se montrent conciliants et ils sont prêts à donner un peu plus de temps. Reste à savoir où finit le compromis, et où commence la compromission. Ecouter la séquence ici

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