RFI: Une Révolution des Couleurs sur les murs de Kiev

Reportage diffusé dans l'émission Accents d'Europe, le 27/05/2016Une révolution des couleurs à Kiev, en Ukraine, celle des couleurs : depuis 2 ans, les murs de la capitale au lourd passé soviétique se couvrent de peintures et fresques gigantesques. 12235024_1067884443246535_2598584966978952593_n-2Ici, un cosaque géant qui combat un serpent dans le cosmos, là un homme perdu dans un labyrinthe tant et si bien qu’il en devient un labyrinthe lui-même. Là encore, un zoo d’animaux fantastiques aux couleurs éclatantes… Les facades de Kiev ne sont plus aussi ternes et mornes que leur triste héritage post-soviétique pourrait le laisser penser. Depuis quelques années, des jeunes artistes ukrainiens et étrangers s’emparent de ces espaces muraux gigantesques, pour beaucoup délabrés et inutilisés. Le mouvement s’est accéléré dans les deux dernières années, après la Révolution de la Dignité de 2014. L’homme dans le labyrinthe, de l’artiste russe Rustam Qbic, est d’ores et déjà l’une des fresques murales les plus populaires au monde, selon le site streetartnews.netIMG_4608Elle représente le questionnement qui habite tout un chacun à différents moments de notre vie. En mars dernier, un collectif d’artistes ukrainiens a créé le groupe “ArtiUnitedUS”, qui ambitionne de peindre 200 murs à travers le monde, dans une série visant à promouvoir la paix dans le monde. Avec, pour son épicentre, les murs de Kiev. Dans une capitale qui se cherche encore une identité, les artistes ukrainiens optent souvent pour la reproduction de portraits de personnages historiques, comme des écrivains, des artistes ou des personnalités politiques. Une promenade dans à travers les rues, les cours intérieures, les chantiers et les parcs devient ainsi une leçon de culture et d’histoire. Même si les peintures murales montrent avant tout une des facettes de la créativité à l’ukrainienne d’aujourd’hui. Une peinture est ainsi au coeur d’une controverse qui monte: le portrait de Serhiy Nagoyan, le premier révolutionnaire mort abattu sur les barricades, en janvier 2014, domine une cour intérieure transformée en petit jardin par un collectif d’habitants. L’ensemble est menacé par des promoteurs immobiliers, qui veulent se saisir de l’espace afin d’y construire un parking pour voitures. Non seulement les riverains ne souhaitent plus se faire spolier de leur jardin, comme cela serait la coutume dans l’Ukraine oligarchique et corrompue. Mais aussi, ils font valoir que la peinture est désormais partie prenante du patrimoine artistique local. Les murs peints sont certes apparus récemment. Mais ils sont là pour rester, et égayer le regard des passants.Ecouter le reportage ici

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