Donbass. L’Occident à la traîne?

Joe Biden a convoqué un sommet de Ramstein pour le 12 octobre

Un sommet de plus de 50 pays qui soutiennent militairement l’Ukraine, auquel le Président américain participera lui-même

Ce sera donc un Ramstein spécial,

Et c’est comme cela que Volodymyr Zelenksy le présente

Il en attend des actions concrètes de la part de ses partenaires, qui seraient l’application de son plan de la victoire

Mais de quoi pourrait-il s’agir? Et de toutes les manières, est-ce que cela sera suffisant pour inverser le rapport de forces sur le terrain après la perte de Vulhedar?

Bonjour à tous, c’est Sébastien, bienvenue dans cette vidéo où l’on s’interroge sur les capacités, et sur la volonté, des alliés, de créer les conditions d’une victoire de l’Ukraine

On va aussi faire un petit point sur la situation militaire, après la chute de Vulhedar.

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Le 12 octobre se tiendra le 25ème sommet de Ramstein sur la base américaine du même nom dans l’ouest de l’Allemagne.

C’est un groupe qui réunit plus de 50 pays, dont les 32 pays membres de l’Otan.

Depuis avril 2022, c’est l’instance de coordination principale de l’aide militaire à l’Ukraine.

Les chefs d’Etat et de gouvernement n’assistent pas à tous les sommets,

Mais cette fois-ci Joe Biden y sera, c’est lui qui a convoqué ce Ramstein.

Ce sera le dernier sommet avant l’élection présidentielle mais pas le dernier avant la fin du mandat de Joe Biden

On se rappelle que l’investiture du nouveau Président, ou de la nouvelle Présidente, se fait traditionnellement le 20 janvier,

donc quel que soit le résultat de l’élection de novembre, il restera deux mois de présidence Biden.

Ce qui fait que la présence du président est importante,

Mais elle ne garantit en rien qu’il y aura des décisions majeures.

Volodymyr Zelensky sera aussi présent, il veut continuer à présenter son plan de la victoire à ses partenaires.

Donc je rappelle le plan de la victoire c’est un plan qui doit renforcer la position stratégique de l’Ukraine sur le plan militaire

Afin de créer les conditions de négociations de paix favorables à l’Ukraine, dans lesquelles elle pourrait faire valoir sa formule de paix.

On ne connaît pas encore tous les contours de ce plan de la victoire, mais il semble qu’il comporte

une promesse sérieuse d’adhésion de l’Ukraine à l’Otan, comme garantie de sécurité ultime.

une autorisation d’utiliser des missiles balistiques occidentaux dans la profondeur russe, afin d’affaiblir la logistique russe

En ce qui concerne le premier point, il semble que les alliés vont proposer quelque chose d’assez concret à l’Ukraine lors du sommet, selon une source diplomatique citée par le Washington Post

Mais ce ne sera sans doute pas un plan d’adhésion.

En ce qui concerne le second point, l’autorisation d’utiliser des missiles balistiques dans la profondeur russe,

on peine toujours à trouver un consensus parmi les alliés, à cause de la peur d’une escalade

qui est renforcée par les changements à la doctrine nucléaire qu’a formulé Vladimir Poutine il y a 10 jours.

Qui évoquent désormais une riposte nucléaire à une attaque menée par une puissance non-nucléaire, soutenue par une puissance nucléaire.

Des changements qui restent ambigus, selon la tradition de la politique de dissuasion.

Mais il y a quand même une subtilité qu’il faut prendre en compte:

Le haut commandement ukrainien a révélé récemment que des missiles britanniques Storm Shadow et américains GMLRS ont été utilisés pour attaquer trois postes de commandement russes

On n’a pas la confirmation que ces postes étaient en russie ou dans les territoires occupés, que la Russie considère comme siens,

Mais en tous les cas, ces attaques n’ont pas déclenché de riposte nucléaire.

Pas plus que les raids de drones sur des dépôts de munition ou l’occupation ukrainienne d’une partie de l’oblast de Koursk, qui continue.

donc comme toujours, cette rhétorique nucléaire est à relativiser.

Et peut-être que, même sans annonce officielle, l’Ukraine utilise déjà des missiles occidentaux pour frapper dans la profondeur, ce serait vrai surtout des missiles britanniques.

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Toujours est-il qu’on ne sait pas ce que Kyiv va obtenir lors de ce Ramstein “spécial”

Ni si cela peut aider l’Ukraine à rétablir un certain équilibre sur le front est.

Après la chute de la petite ville fortifiée de Vulhedar,

les Russes poursuivent leurs poussées sur leurs prochains objectifs de la région: Velyka Novosilka, Bohoyavlenka, Selidove, ce qui consolidera leurs flancs pour pouvoir avancer sur Pokrovsk

Ils sont désormais à moins de 7 kilomètres de la ville qui est, pour le coup très stratégique.

Vulhedar était une forteresse, un bastion des défenses ukrainiennes.

Mais Pokrovsk est un noeud de communications routières et ferroviaires et un centre logistique de première importance pour la région.

Selon les renseignements estoniens, les forces armées ukrainiennes pourraient avoir à évacuer Pokrovsk d’ici la fin de l’année.

Les Ukrainiens font toujours face aux mêmes problèmes de ressources humaines, de manque de munitions et d’équipements, de faible couverture aérienne, les F-16 n’arrivent qu’au compte-goutte.

Des problèmes que rencontrent aussi les Russes et qui pourraient s’aggraver avec le temps.

Par exemple la destruction des dépôts de munition des dernières semaines devrait en toute logique se faire ressentir sur le front dans les jours, semaines qui viennent.

Mais selon le renseignement ukrainien, non content de continuer à pousser à l’est, les Russes prépareraient une offensive au sud, autour d’Orikhiv, pour reprendre des territoires reconquis par l’Ukraine à l’été 2023.

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Dans ce contexte, le Ramstein du 12 octobre peut être crucial

Si les partenaires occidentaux de l’Ukraine lui fournissent, enfin si l’on peut dire, les moyens d’inverser le rapport des forces sur le terrain.

Volodymyr Zelensky multiplie les déclarations de plus en plus agacées à ce sujet

l’ancien chef de l’Otan Jens Stoltenberg a confessé ses regrets au Financial Times de ne pas avoir fourni plus et plus rapidement.

Il lui a fallu deux ans et demie et la fin de son mandat pour le reconnaître…

Avec toujours cette dimension que les Occidentaux donnent suffisamment à l’Ukraine pour qu’elle ne perde pas la guerre, mais pas suffisamment pour qu’elle la gagne.

C’est cela qui a motivé cet effort du côté ukrainien pour préparer un plan de la victoire que personne n’avait vu venir.

C’est un pari osé. Joe Biden achève 50 ans de vie politique marqué par le pragmatisme d’un homme de la guerre froide

Et Volodymyr Zelensky voudrait obtenir de lui quelque chose qui a été impossible jusqu’alors?

Et est-ce qu’il espère vraiment que quoi qui sera décidé à Ramstein peut sauver son front de l’est?

Rendez-vous la semaine prochaine pour en savoir plus

Pour l’heure, merci!

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