Looking for Lenin

Avec Niels Ackermann

« Lénine est toujours vivant. Lénine est toujours avec toi. » Depuis la révolution bolchévique de 1917, cet hymne a été plus qu’un slogan répété à tout-va. Tout au long du xxe siècle, la figure du leader révolutionnaire a été omniprésente. Mais à l’heure où la Russie se prépare à célébrer le centenaire de la Révolution d’Octobre, l’Ukraine, l’autre pilier de l’Empire soviétique, ne veut plus en entendre parler. Le pays parachève sa décommunisation : depuis fin 2016, aucune des quelque 5 500 statues quadrillant autrefois le territoire n’est encore debout.

Lénine a disparu des places. Son visage ne trône plus dans les stations de métro. Son nom a été effacé des topographies des villes. Cette subite disparition pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Quel est le sens de cette décommunisation ? Comment se met-elle en place dans un contexte de guerre à l’est du pays ? Quel regard porter sur Lénine et sur l’histoire qu’il a façonnée ?

est pour visualiser ces questions que le photographe Niels Ackermann et le journaliste Sébastien Gobert se sont mis en quête de Lénine. Depuis l’été 2015, ils sont partis sillonner l’Ukraine à la recherche de débris de pierre et de fragments de métal. À l’origine simple voyage entre amis curieux, la recherche s’est transformée en une enquête haletante, une aventure surprenante à travers une Ukraine en ébullition.

Chaque statue, trouvée ici dans une décharge, là dans le vestiaire d’une centrale nucléaire, là encore dans une collection privée ou transformée ailleurs en Dark Vador, raconte une histoire. À travers une collection de photos à mi-chemin entre le documentaire et le symbolique, les auteurs dressent un catalogue et une typologie de cette décommunisation permettant de saisir les enjeux de mémoire de ce pays qui se cherche. Lénine est mort, Lénine n’est plus avec les Ukrainiens. Son nom pèse pourtant lourdement sur le présent et l’avenir de l’Ukraine. 

“Si on l’avait laissé à l’air libre, les pigeons auraient chié dessus. Il y a des gens qui m’ont dit que la fiente de pigeon, c’est une sorte de porte-bonheur. Ils trouvent que j’aurais dû le laisser dehors. Pour moi, la fiente de pigeon, c’est la malchance. Donc je l’ai pris.”

— Achot, Entrepreneur, Volnovakha

“Aussi fort et puissant que vous puissiez être, c’est la nature qui va l’emporter sur vous. ”

— Leonid Kanter, artiste, Obyrok

“J’aime à penser qu’un employé de la centrale l’a caché ici, juste au cas où les communistes reviendraient. Même ici, à Tchernobyl, les gens ont cela en tête. ”

— Maksim Employé, Tchernobyl

“Vous savez ce que je dis à ces jeunes nationalistes? D’aller se construire un avenir meilleur, pour eux-mêmes, au lieu de détruire mon passé ! ”

— Nikolaï Ivanovitch – « Diadia Kolia » Retraité, Berdiansk

“Les gouvernements vont et viennent, à Kiev. Peut-être que le prochain exécutif voudra remettre Lénine en place. Donc, on le garde.”

— Vassily Vovtchanivsky Maire, Horbani

Le Livre

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Éditeur:

Format :

Sébastien Gobert
Niels Ackermann
Myroslava Hartmond

Damon Murray

FUEL Publishing (EN) et
Les Editions Noir sur Blanc (FR)
20 x 2.3 x 16.5 cm, 176 pages

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