Ukraine : Les «criminels» du Parti des Régions

Brève publiée sur Regard sur l'Est, le 25.01.2012L'information ne fait qu'amplifier un bruit de fond de la politique ukrainienne, et n'apprend rien de neuf. Mais elle pourrait déranger, alors que la popularité du Parti des Régions, au pouvoir en ce moment, est en chute libre, à moins de dix mois des prochaines élections législatives.Un câble diplomatique américain, rendu public récemment par le site Wikileaks, reprend une conversation de janvier 2006 entre Bruce Jackson, président de l'organisation «Project for Transitional Democracies», l'ambassadeur américain John Herbst et l'analyste stratégique ukrainien Volodymyr Horlubin, alors conseiller du président Victor Iouchtchenko pour la sécurité.A quelques semaines d'élections législatives, ce dernier décrivait la liste électorale conduite par Victor Ianoukovitch comme un regroupement de «criminels et d'anti-démocrates». Tout en ajoutant que certains candidats souhaitaient sincèrement que leur parti devienne moderne et démocratique. V.Horlubin a indiqué connaître personnellement 50 des 100 têtes de liste du Parti . Sur ces 50, il avait le sentiment qu'environ la moitié poussait pour un parti moderne et démocratique. Selon son analyse, ces candidats hésitaient certes à remettre en cause leurs privilèges économiques, mais comprenaient que les temps étaient en train de changer.Pour V.Horlubin, le parti était avant tout un «bloc régional, qui représente les grosses entreprises et structures financières du Donbass, soit des oblasts (régions) de Donetsk et Lugansk. Dans une certaine mesure, il s'était aussi attiré le soutien des districts miniers avoisinants, Zaporizhzhya et Dnipropetrovsk. Les grandes forces du Parti, juste avant les élections de mars 2006, résidaient dans son unité, sa détermination à ne pas se compromettre avec d'autres forces d' opposition, et le large soutien financier que lui apportait, notamment, le milliardaire Rinat Akhmetov, encore aujourd'hui «patron» de Donetsk.

Previous
Previous

RSE: Ukraine: Un cadeau russe de trop?

Next
Next

L'Ukraine asphyxiée par la guerre du gaz