RSE: Ukraine: Un cadeau russe de trop?

Brève publiée sur le site de Regard sur l'Est le 31/01/2012La municipalité de Kiev a refusé, lundi 30 janvier, de réceptionner et installer la statue de Piotr Stolypine, un homme d'Etat tsariste dans la ville. Le monument lui était offert par le ministère de la culture russe, à l'occasion du centenaire de l'assassinat de P.Stolypine à Kiev en 1911.Premier ministre de Nicolas II de 1906 à sa mort, P. Stolypine s'était illustré par une lutte féroce contre des groupes d'opposition au régime, ainsi que par ses efforts pour mener à bien une réforme agraire visant à moderniser l'agriculture russe. Une politique qui a conduit à la relocalisation de milliers de paysans de l'ouest de l'empire, dont de nombreux Ukrainiens, vers des régions désertes de Sibérie. Un monument lui avait été érigé à Kiev après son assassinat. Il fut détruit après la prise de la ville par les bolcheviques.Pour Alexander Briginets, président de la commission de la culture et du tourisme à la municipalité de Kiev, la proposition russe est «soit une provocation, soit une offre à laquelle personne n'a réfléchi. (…) Les réformes de Stolypine ont détruit la paysannerie et les traditions ukrainiennes; elles ont forcé une grande partie de la nation à émigrer en Sibérie et ont saigné l'Ukraine à blanc». Un épisode qui illustrerait des problèmes de mémoire persistants entre Russie et Ukraine, alors que les deux pays ont été unis pendant près de 300 ans au sein des empires tsariste et soviétique.La véritable raison de ce refus pourrait être bien plus prosaïque, selon le portail d'information Kievpress.net. En décembre 2011, il avait révélé que la statue serait réalisée par Zurab Tsereteli, sculpteur réputé pour son goût du faste et du gigantisme. On lui doit notamment un monument de 96 mètres de haut dédié aux 300 ans de la marine russe, situé en plein cœur de Moscou; une larme géante (30 mètres) dans la banlieue de New York commémorative de l'attentat du 11 septembre 2001, ou encore une série d'imposantes statues dans la capitale géorgienne Tbilissi. D'après Kievpress.net, la réputation de Z. Tsereteli serait la principale motivation des autorités de Kiev.

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