RSE: Hostynny Dvir, une «République» qui fait du bruit en Ukraine
Article publié sur le site de Regard sur l'Est, le 16/11/2012En Ukraine, l'occupation citoyenne d'un monument historique du centre de Kiev est devenue le symbole d'une contestation grandissante au système incarné par le Président Victor Ianoukovitch, jugé oligarchique, autoritaire et corrompu.
De la défense du patrimoine architectural de la capitale à la dénonciation de fraudes électorales lors des élections législatives du 28 octobre, la Hostynny Dvir est devenue un des marqueurs de ce que certains considèrent comme une «révolution silencieuse».Au cœur du quartier historique du Podil, la Kontraktowa Plosha (Place du Contrat) est l'un des endroits de Kiev les plus prisés pour une promenade du dimanche. Entre un petit parc, les bâtiments de la prestigieuse académie Mohylanka, des bibliothèques et librairies, restaurants et cafés, les badauds déambulent et profitent des derniers beaux jours avant l'hiver. Au cœur de la place, les curieux entrent pour jeter un œil dans la cour de la Hostynny Dvir (Cour Hospitalière), un élégant bâtiment blanc rectangulaire, haut de deux étages. Longtemps inscrit sur la liste des monuments historiques d'Ukraine, le bâtiment a été déclassé de manière unilatérale par un décret du Premier ministre Mykola Azarov en août 2011. L'affaire a d’abord fait peu de bruit, jusqu'à une série de protestations au printemps 2012.Un mécanisme bien huilé«Le décret d'Azarov est illégal», dénonce Dmytro Potekhine, analyste politique et l’un des initiateurs du mouvement. «C'est juste une manœuvre de plus du gouvernement pour se faire de l'argent aux dépens de l'héritage national. Le 26 mai, le jour d'honneur de Kiev, j'ai brisé la serrure de la porte d'entrée de la Cour avec un ami et nous y avons invité des activistes. Et nous nous sommes installés». La Hostynny Dvir est rebaptisée Hostynna Respublika (République Hospitalière), et s'est depuis faite une place au cœur des contestations d'une société civile ukrainienne bourgeonnante. «Ils nous appellent 'occupants' mais, en fait, nous avons libéré l'endroit des spéculateurs illégitimes», explique D.Potekhine.Lire le reste de l'article ici (accès gratuit)