RSE: Ukraine: Des débats éméchés pour un budget plombé

Brève publiée sur le site de Regard sur l'Est, le 20/06/2013

Pour le gouvernement ukrainien, une solution pourrait bien se trouver dans la bière. L'exécutif a annoncé, le 11 juin, vouloir tripler la taxe d'accise sur la boisson fermentée. Elle passerait ainsi de 0,87 hryvnias (environ 0,07 euros) à 2,43 hryvnias (environ 0,22 euros) par litre. Ce qui pourrait rapporter entre 1,7 et 2,3 milliards de hryvnias (entre 1,5 et 2,1 milliards d'euros) aux caisses de l'Etat.
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Le déficit budgétaire, qui valait pour 5,1% du PIB en avril 2013, se creuse de manière constante, forçant le gouvernement à chercher un soutien financier du FMI. Les autorités ont néanmoins annoncé que 65% des revenus qui seraient générés par la hausse du droit d'accise ne seraient pas destinés à l'épargne, mais à la construction et à l'entretien d'hôpitaux publics. Le ministre des droits et taxes, Oleksandr Klymenko, a rappelé le 7 juin, que «jusqu'à aujourd'hui, la bière n'est pas considérée comme une boisson alcoolisée en Ukraine. C'est pourquoi sa production et sa distribution ne sont pas soumises aux licences appropriées». Et de souligner que les prix de l'eau, du lait ou de jus de fruits peuvent être bien plus élevés.La consommation de bière s'élevait à 61,5 litres par personne en 2011, selon Anheuser-Busch InBev, et la culture de la boisson fermentée est fortement ancrée dans les traditions culinaires. Les réactions de la société sont malgré tout timides, si ce n'est pour l'indignation des représentants des producteurs de bière. Si la hausse de la taxe d'accise entre en vigueur, ils redoutent une contraction d'au moins 15% du marché de la bière. Le groupe Carlsberg, qui opère trois brasseries en Ukraine, a menacé d'en fermer une et de devoir se séparer d'au moins 15% de ses employés. La directrice générale de SUN InBev en Ukraine, Lioudmila Nakonechna, dénonce le résultat du lobbying «d'autres secteurs de l'industrie de l'alcool».Ironie du sort : le 18 juin au matin, c'est en synthétisant l'exercice budgétaire 2012 lors d'une session parlementaire, que le ministre adjoint aux finances, Anatoliy Myarkovski, a du interrompre son discours. «Il est ivre!», ont hurlé plusieurs représentants de l'opposition. «Il suffit de se tenir à cinq mètres pour s'apercevoir qu'il sent comme quelqu'un qui a bu de la vodka!», a-t-on encore entendu. Selon son ministère, A.Myarkovski est en cours de traitement médical, sans toutefois en préciser la nature. Il a quitté l'hémicycle et les débats ont été suspendus pendant plusieurs heures.
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