RSE: L'Holodomor, 80 ans après (Diaporama)

Brève publiée sur le site de Regard sur l'Est, le 24/11/2013Ils étaient environ 5.000 personnes à se réunir, samedi 23 novembre, autour du Mémorial de l'Holodomor à Kiev, pour commémorer le 80ème anniversaire de l'Holodomor, une famine tragique qui a sévi en URSS en 1932-33, notamment dans la République Socialiste Soviétique d'Ukraine d'alors.De nombreux participants exhibaient des drapeaux ukrainiens ornés d'un ruban noir en signe de deuil. Des milliers de bougies ont été allumées aux abords du mémorial, au son de discours, témoignages et chants de recueillement.
Les pénuries alimentaires avaient été organisées par les autorités soviétiques. Selon de nombreux historiens, le drame a été voulu et orchestré par Staline, dans le but d'affaiblir la paysannerie de l'époque et d'accélérer la collectivisation des terres, décidée en 1928. Selon les estimations, l'Holodomor aurait emporté entre 2 et 5 millions de personnes en Ukraine, alors «grenier à blé de l'URSS».Lire aussi: La mémoire vivante de l'Holodomor (La Libre Belgique, 23/11/2013)Le Mémorial se situe entre la station de métro Arsenalna et le monastère de la Lavra Pechersk. Il a été inauguré en 2008, consacrant les efforts du Président de l'époque, Victor Iouchtchenko, de faire de l'Holodomor un enjeu national de mémoire en Ukraine. En 2006, la Verkhovna Rada (Parlement ukrainien) a reconnu la tragédie comme un «génocide», spécifiquement dirigé contre la nation ukrainienne. Une initiative avalisée par 15 Parlements à travers le monde.De nombreuses personnalités religieuses et politiques étaient présentes pour commémorer la tragédie, dont les trois leaders de l'opposition politique, Vitali Klitschko, Arseniy Iatseniouk et Oleh Tyahnybok. Malgré le caractère officiel de la manifestation, ni le Président Victor Ianoukovitch, ni les ministres du gouvernement n'avaient fait le déplacement. Victor Ianoukovitch s'est toujours refusé à considérer l'Holodomor comme «le génocide d'un peuple en particulier(...)cela a été la tragédie commune de nations qui appartenaient alors à un seul et même Etat, l'URSS» (déclaration du 27 avril 2010).«Le Président a beaucoup changé depuis le début de son mandat», a cependant reconnu Iouriy Chimko, président du Congrès Mondial des Ukrainiens le 21 novembre 2013. «Il ne change pas l'Ukraine - l'Ukraine le change. Et même s'il ne reconnaît pas officiellement l'Holodomor comme un génocide, en fait, il le reconnaît».«Cela montre une certaine panique parmi l'élite au pouvoir, qui fait face à une forte impopularité, et un désir de flirter avec les électeurs des régions occidentales du pays, plus sensibles à ce sujet», considère Vladimir Zharikhin, vice-directeur de l'Institut de la CEI. Alors que Victor Ianoukovitch vient de renoncer à signer un Accord d'Association ambitieux et qu'il semble opérer un virage favorable au Kremlin, la contradiction demeure néanmoins.
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La Libre Belgique: La mémoire vivante de l'Holodomor