RFI: Un manifestant à Kiev

Portrait d'un manifestant sur le théâtre des échauffourées à Kiev, diffusé dans l'émission Accents d'Europe, le 21/01/2014Encore une nuit de tensions à Kiev, entre manifestants et forces de police. Malgré des manœuvres policières, la présence de groupes d'agitateurs, les lancers continus de cocktails molotov et gaz lacrymogènes, aucune des deux parties en présence ne semble être en mesure de l'emporter. D'autant que la détermination des uns et des autres ne faiblit pas. Aujourd'hui entrent en vigueur de nouvelles lois liberticides, et les protestataires voient ça comme un point de non-retour.Kyiv, Hrushevskoho ul., 23/01/2014Il est déjà tard dans la nuit, et la température a chuté à -10°. Mais Vitaly se tient juste là, à regarder les cocktails molotov exploser sur la rue qui mène de Maidan Nezalezhnosti, la place de l'indépendance, jusqu'au cabinet des ministres.C'est la deuxième nuit que ce jeune entrepreneur , patron d’une start up, campe au milieu des manifestants, sans pour autant prendre part aux combats . Vitaly n’est pas son vrai nom, il craint les représailles de la police ou de la justice, et pour se protéger des jets de pavés, il s’est couvert d'un casque, d’un passe-montagne, d'un masque médical contre les gaz lacrymogènes. En faisant tout cela, il encourt désormais jusqu'à 15 ans de prison, selon les nouvelles lois passées par le gouvernement.A 32 ans, Vitaliy a soutenu les protestations de l'EuroMaidan depuis le début, le 21 novembre. Pour la liberté, pour la justice, pour un futur européen pour l'Ukraine. En somme, contre le président Victor Ianoukovitch. Il affirme ne soutenir aucune formation politique particulière. Mais depuis 2010, il a vécu la lente dérive autoritaire du régime, la justice sélective, les violences policières, les fraudes électorales, la corruption rampante, comme une tragédie, pour lui et ses proches. Il estime aussi que l'environnement économique, vital pour son business, est tout simplement étouffé par l'oligarchie. Alors que les unités anti-émeutes se préparent à attaquer, Vitaly confesse n'avoir aucun entraînement de légitime défense. Sa stratégie, c'est de se tenir là, droit, et de garder sa position aussi longtemps que possible. Une détermination partagée par des milliers d'autres et qui pourrait , il en est convaincu, assurer un futur meilleur pour l'Ukraine.Ecouter le portrait ici

Previous
Previous

Ukraine : l'extrême droite s'incruste dans les manifs à Kiev

Next
Next

Libération: Ukraine, le pouvoir choisit l’assaut