La Libre Belgique: A Tchongar, Ukraine et Crimée se regardent en chiens de faïence
Reportage publié dans La Libre Belgique, le 26/03/2015Malgré un pâle soleil de printemps, le vent déboulant de la mer d’Azov reste glacial. Il balaye sans pitié la multitude de sacs plastiques, papiers et autres détritus, qui s’écrasent sur des façades défoncées. Flottant au-dessus de ce désert, marquant les extrémités d’un pont, deux drapeaux se font face : un russe et un ukrainien.Tchongar était il y a peu un arrêt prisé par les vacanciers sur la route des plages de Crimée. C’est désormais un no man’s land, bordé d’anciens magasins et restaurants abandonnés, de quelques tranchées antichar, et de longues files de camions. "Deux jours que j’attends. J’espère que demain, je pourrai passer." Andriy X a pris ses aises. Une amie à ses côtés, il ne manque de rien dans la cabine de son camion chargé de marchandises, immatriculé dans l’ouest de l’Ukraine. "J’ai l’habitude, c’est comme ça ici désormais…" Les contrôles ukrainiens, il les a passés "très rapidement". Mais comme toujours, c’est "de l’autre côté que ça bloque".Plus de liaisons directes avec l’UkraineDe l’avis général parmi les routiers, les douanes russes multiplient les contrôles "tatillons" sur les entrées de marchandises. La péninsule est néanmoins lourdement dépendante des importations venues d’Ukraine, à la fois de biens de consommation et de nourriture, mais aussi d’eau et d’électricité. Des importations d’autant plus cruciales que la Crimée se retrouve dramatiquement isolée, un an après un référendum d’autodétermination - qui a conduit à son rattachement de facto à la Fédération de Russie -, et dont la légalité est très contestée. A la suite de blocages de part et d’autre, il n’y a plus ni train, ni bus, ni avion qui relie directement la Crimée à l’Ukraine continentale.Lire le reste du reportage ici (accès abonnés)