RFI: Kiev, nouvelle Mecque de l'opposition russe?

Reportage diffusé sur RFI, le 28/04/2017Alors que la politique du Kremlin se durcit vis-à-vis de l’opposition russe, nombreux sont les militants qui quittent le pays, et tentent de faire entendre leur contestation à Vladimir Poutine depuis l’étranger. Pour des milliers de Russes, une des destinations naturelles, c’est Kiev, la capitale ukrainienne. Malgré le climat de guerre entre les deux pays, de forts liens perdurent. Depuis l’Ukraine, l’opposition se restructure.17855394_10210772869010382_7144201845597484821_o La dernière manifestation de l’opposition russe dans les rues de Moscou, début avril, Iliya Ponomarev l’a suivi sur un écran de smartphone. En 2014, il s’était fait un nom en étant le seul député de la Douma russe à ne pas voter en faveur de l’annexion de la Crimée. Depuis 2015, il est en exil. Installé aujourd’hui à Kiev, il continue de soutenir l’opposition à Vladimir Poutine.Iliya Ponomarev: Nos moyens sont limités, mais il y a beaucoup à faire à partir d’ici. Nous avons beaucoup de partenaires ici qui sont prêts à nous aider, à nous écouter, des médias qui diffusent nos messages. Attablée autour d’un thé, Iliya Ponomarev tient une réunion avec Olga Kurnosova, une ancienne collaboratrice de Boris Nemstov, l’opposant assassiné. En 2014, elle a fui la Russie dans un train de nuit. Elle est arrivée tout naturellement à Kiev fascinée par le Maïdan.Olga Kurnosova: Nous ne sommes pas naïfs. Le gouvernement ukrainien actuel n’est pas parfait. Mais les Ukrainiens se sont débarrassés d’un Président corrompu et ont organisé des élections pacifiques. Là-dessus, la Révolution a été un succès. Pour ces opposants russes, les leçons à tirer des succès et des échecs de la Révolution ukrainienne sont évidentes pour la Russie.Iliya Ponomarev: Désolé je dois partir.Brusquement Iliya Ponomarev quitte la réunion. Il a été convoqué par le Procureur Général ukrainien dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Denis Voronenkov. Le 23 mars, cet ancien député russe avait été assassiné en plein centre de KievSelon les estimations, ils seraient plus de 2000 citoyens de la Fédération en exil en Ukrain. Pour autant, ils ne sont pas complètement à l’abri. D’abord à cause des risques d’infiltration par les agents du Kremlin. Et aussi à cause d’une certaine hostilité des Ukrainiens.Ekaterina Sergatskova est une journaliste russe, naturalisée ukrainienne en 2015.Ekaterina Sergatskova: Je pense que pour eux, ce n’est pas une bonne chose de venir ici. Ils ont beaucoup de problèmes. Avec les services de l’immigration, avec la police, ils ont des problèmes d’argent. Et beaucoup d’Ukrainiens rejettent tout ce qui est russe.  Une partie de la communauté russe tente de changer les choses et de rétablir un dialogue avec les Ukrainiens. Avec Ekaterina Sergatskova, le jeune émigré russe Grigori Frolov, a ouvert, le 13 avril, la Maison de la Russie Libre à Kiev.Grigori Frolov: En premier lieu, c’est une ambassade alternative de la société civile russe en Ukraine. Ce doit être aussi une plateforme de dialogue et d’analyse sur la Russie. Grigori Frolov veut montrer que la Russie peut être différente. Malgré les passions et les rancoeurs actuelles, il veut il y croire: Russes et Ukrainiens ont un avenir à bâtir ensemble.Ecouter le reportage ici

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