Cessez-le-feu/élections/politique

Un cessez le feu, des élections et un processus politique pour la paix

Selon les sources de la chaîne de télévision américaine Fox News, c’est la feuille de route sur laquelle les délégations américaines et russes se sont entendues

aujourd’hui à Riyad en Arabie saoudite

une feuille de route qui confirme beaucoup de ce que l’on pensait

et qui a été décidée sans les Ukrainiens et les Européens,

d’ailleurs Volodymyr Zelensky a annulé sa visite en Arabie saoudite,

Bonjour à tous c’est Sébastien, bienvenue dans cette vidéo de décryptage de cette journée à Riyad

En substance, une journée où les Américains et les Russes ont renoué contact et décidé de continuer à dialoguer.

Mais c’est une étape importante d’un processus qui va permettre aux différents acteurs de prendre position.

Donc on l’a vu, Fox News a révélé le contenu de cette feuille de route

cessez le feu, élections et processus politique

ça reste vague mais ça confirme beaucoup de ce que l’on pensait et de ce que j’avais déjà avancé sur cette chaîne.

On voit dans les dernières déclarations de Donald Trump et de son équipe qu’il ne va pas y avoir de conditions posées à l’instauration d’un cessez-le-feu

au sujet du tracé de la ligne de front, d’échange de territoires, de retrait des troupes russes,

le plus probable c’est que les américains veuillent imposer ce cessez-le-feu selon les lignes actuelles

puisque Donald Trump veut des résultats rapides et faciles.

mais du côté russe il y a des enjeux puisqu’on ne peut pas imaginer qu’ils acceptent d’enterrer leurs lignes devant les villes de Koupiansk et évidemment de Pokrovsk,

ou encore dans les villes de Tchasiv Yar ou de Toretsk qu’ils occupent déjà en majorité mais pas totalement

donc soit on peut prévoir une intensification des combats pour conquérir ces places forces ukrainiennes avant que la Russie n’accepte un cessez-le-feu,

soit la Russie aura reçu l’assurance de les obtenir par la voie diplomatique.

Ensuite, les élections. J’en ai déjà beaucoup parlé dans une précédente vidéo, je vous invite à la regarder

l’idée du côté américain c’est que l’accord de cessez-le-feu ne soit pas remis en cause en raison d’une illégitimité supposée de Volodymyr Zelensky, de son équipe et du Parlement

Du côté russe, l’idée est évidemment de peser sur les élections pour faire élire un candidat plus russophile et donc plus à même de favoriser les intérêts russes

on l’a vu depuis 2022, la Russie méconnaît profondément l’Ukraine post-Maïdan et ne cesse de la considérer comme une excroissance de la grande mère patrie russe,

incapable de penser et d’agir par elle-même,

ça lui a coûté une victoire facile en 2022 et ça pourrait bien être une nouvelle erreur de calcul ici

mais en tout les cas on aurait des élections

et après l’amorce d’un processus politique

et là on voit l’allure que ça prendrait

puisqu’on critique les Américains pour ne pas avoir inclus les UKrainiens et les Européens à cette négociation en Arabie saoudite,

mais du point de vue de Washington et évidemment de Moscou, c’est normal de les exclure de cette décision sur le cessez-le-feu

puisqu’ils seront inclus dans le processus politique

de leur point de vue c’est normal et sans doute très intelligent, plus efficace.

Mais ce processus politique, il interviendra donc après le gel des positions militaires

et après une élection qui, dans l’esprit des Russes, aura affaibli l’Ukraine

sachant qu’en plus du processus électoral, le cessez-le-feu devrait entraîner la levée de la loi martiale, une démobilisation partielle des forces armées, une réouverture des frontières et le départ d’une partie des anciens soldats à l’étranger

donc oui, l’Ukraine sera partie aux négociations

mais, pensent les Russes, dans une position bien moins forte qu’actuellement

les Européens, eux ils seront inclus aussi, mais donc pour gérer les aspects du maintien du cessez-le-feu,

de la reconstruction et de la reprise économique

ni les Américians ni les Russes ne considèrent les Européens comme des acteurs politiques ou militaires

sans doute à raison

et ça a encore été confirmé aujourd’hui par Dmitry Peskov le porte parole du Kremlin

qui a dit que l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan c’était Niet

mais que l’adhésion à l’Union européenne, aucun problème puisque c’est une organisation économique.

Sachant que l’idée russe ça doit aussi être de se dire qu’avoir une Ukraine russophile au sein de l’UE, ça jouera dans les intérêts du Kremlin.

Donc partant de là, on voit que Volodymyr Zelensky qui devait arriver en Arabie saoudite aujourd’hui dans le cadre d’une tournée aux visées économiques à annulé ce déplacement

et il est rentrée à Kyiv

il n’était clairement pas le bienvenue dans ce tête-à-tête américano-russe

et demain matin arrive à Kyiv Keith Kellogg, l’envoyé spécial de la Maison blanche pour l’Ukraine

qui va sans aucun doute ne pas venir pour une mission de consultation mais plutôt pour venir présenter à Volodymyr Zelensky cette feuille de route

et s’assurer qu’il ne va pas s’y opposer.

et ça, c’est la variable qui peut tout changer

si les Ukrainiens rejettent cette feuille de route

on a vu que Volodymyr Zelensky a refusé de signer un accord sur l’exploitation des ressources minérales que The Telegraph a dénoncé comme une colonisation économique de l’Ukraine

apparemment ce que les Américains exigent dépasse le montant des réparations de guerre que l’Allemagne devait payer après la WWI.

c’est sans doute une technique de négociation, mais c’est quand même vertigineux de penser que la maison blanche a utilisé ça comme base de départ.

donc les Ukrainiens peuvent rejeter cette feuille de route

Volodymyr Zelensky était aujourd’hui avec Recep Tayyip Erdogan et il a eu cette phrase:

on a rejeté des ultimatums alors que nous étions dans une position bien pire, pourquoi accepterions-nous aujourd’hui?

Si les Ukrainiens refusent la feuille de route, tout dépend aussi des Européens

pour l’instant on ne voit pas grand chose de ce côté à part des déclarations, la réunion de Paris n’a pas débouché sur une démonstration d’unité folle

mais on sent que ça travaille

notamment il y a cet article du Berliner Zeitung

qui rapporte que la ministre des affaires étrangères allemandes Annanela Baerbock aurait parlé d’un plan européen pour la défense et le soutien à l’Ukraine de 700 milliards d’euros, ce qui serait historique et colossal.

mais pour l’instant il n’y a pas d’annonce officielle car on attend les élections allemandes de ce dimanche 23 février.

voilà je m’arrête ici, ça va très vite, probablement beaucoup de ce que je dis sera périmé d’ici demain,

mais d’un autre côté une bonne part de ce que j’ai analysé jusqu’ici semble en bonne voie de se réaliser, donc on va continuer à suivre.

Merci

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