Des missiles iraniens contre l’Ukraine?
C’est une de ces informations qui n’est pas encore confirmée à 100% mais qui fait déjà grand bruit
L’Iran serait en passe de livrer des missiles balistiques à la Russie, ou l’aurait déjà fait.
Plusieurs médias ont rapporté la nouvelle, sur la base de rapports de services de renseignement occidentaux
les Etats-Unis se disent alarmés, les Européens inquiets et les Ukrainiens très préoccupés.
Bonjour à tous c’est Sébastien, bienvenue dans cette vidéo où l’on parle de ce potentiel cran supplémentaire dans l’aide iranienne à la Russie. Et pourquoi, même si ce n’est pas confirmé, le partenariat, si ce n’est l’alliance, entre Téhéran, Moscou et Pyongyang est plus forte que jamais.
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L’information a commencé à filtrer la semaine dernière dans plusieurs médias.
L’Iran serait en passe de livrer des missiles balistiques à la Russie.
Le journal britannique The Times estime lui que le transfert a déjà eu lieu.
Il s’agirait de 200 missiles qui auraient été livrés à un port de la mer Caspienne
On parle visiblement de Fath-360, qui ont une portée d’environ 120 kilomètres, donc une portée assez courte.
Américains et Européens semblent confirmer l’information ou en tout cas s’en inquiéter sérieusement.
Kiev a averti de conséquences dévastatrices pour les relations bilatérales avec Téhéran.
Téhéran a nié en bloc, notamment à travers la voix de son ministre des affaires étrangères.
Mais un député Ahmad Ardestani, qui est membre du comité parlementaire de sécurité et de politique étrangère, a lui confirmé l’envoi.
Il a indiqué que l’Iran était dans une position économique difficile et forcé de faire du troc avec la Russie: des missiles contre du soja et du blé.
Alors, encore une fois, l’information n’a pas été confirmée.
Elle ne le sera probablement qu’une fois que l’on retrouvera les morceaux de ces missiles dans les ruines d’un bâtiment détruit, quelque part en Ukraine.
Mais globalement, cela ne change pas la nature profonde du partenariat entre la Russie et l’Iran.
Dès 2022, Téhéran a fourni à la Russie des drones Shahed, rustiques, peu onéreux, faciles à produire,
qui pleuvent sur l’Ukraine quasiment toutes les semaines.
C’est très lent et dans le ciel ça fait le bruit d’une tondeuse à gazon.
Mais ça fait des dégâts, en particulier parce qu’il y en a beaucoup.
Téhéran a même facilité la construction d’une usine de ces drones Shahed au Tatarstan, qui est censé produire 6000 engins par an.
Donc on ne voit pas trop ce que Kyiv peut redouter de dévastateur pour ses relations bilatérales avec Téhéran
Des relations qui n’ont jamais été au beau fixe
On se rappelle début 2020, un avion de ligne ukrainien qui a été abattu par les gardiens de la révolution alors qu’il décollait de Téhéran.
176 morts.
L’enquête avait été très loin d’être transparente et d’avoir permis la punition des coupables.
L’Iran n’a jamais vraiment considéré l’Ukraine indépendante comme un partenaire fiable
Et a regardé Kyiv avec méfiance, elle qui a déployé des contingents en Afghanistan et en Irak pour soutenir les interventions américaines.
Par contre, ces dernières années, l’Iran s’est rapproché de la Russie.
Et depuis 2022, c’est clair, avec ces drones et potentiellement avec l’envoi de missiles balistiques.
La Russie le lui rend bien, en s’associant à elle pour l’évitement des sanctions
Mais aussi en entretenant des relations constructives avec ses alliés régionaux: la Syrie, le Hezbollah, le Hamas et les Houtis au Yemen.
La Russie et l’Iran sont au premier plan de ces partenariats de plusieurs pays qui cherchent à déstabiliser les relations internationales afin d’en changer les règles.
Bien sûr, le trio ne peut être complet sans la Corée du nord
qui a scellé une coopération étendue avec la Russie
en envoyant des munitions en masse, différents types d’armements et des missiles balistiques
Pyongyang a aussi annoncé envoyer des troupes
Mais on ne les a pas encore vus sur le terrain.
La Chine est souvent associée à ce trio mais elle joue un jeu plus subtil et plus prudent.
Elle se garde bien d’envoyer directement de l’armement à la Russie, afin de ne pas compliquer encore plus sa relation avec les Etats-Unis.
Elle aide la Russie dans l’évitement des sanctions, mais même ça ce n’est pas systématique
Récemment les banques chinoises ont bloqué un nombre croissant de transactions avec les entreprises russes.
Donc c’est une autre catégorie.
L’Inde, le Brésil ou encore l’Afrique du sud, c’est encore une autre catégorie de pays qui cherchent à redéfinir les règles du jeu international
Mais qui opèrent en second plan, en fonction de leurs intérêts, en attendant de voir qui va sortir vainqueur de la guerre.
L’annonce de l’envoi de missiles balistiques iraniens, si elle est confirmée, ne change donc pas grand chose à cet ordre des choses, à ce ré-alignement géopolitique provoqué par l’agression russe de l’Ukraine.
Et en soi, ce transfert de 200 missiles, ou plus ou moins, ne changerait pas l’équilibre des forces sur le terrain.
La Russie démontre régulièrement qu’elle a ses propres stocks de missiles balistiques.
Mais grâce aux missiles nord-coréens et potentiellement aux iraniens, elle accroît ses capacités de saturer l’espace aérien ukrainien
et de percer les défenses anti-aériennes.
On a vu récemment que c’est de plus en plus possible.
Et puis aussi l’annonce, si elle est confirmée, est symbolique, alors que l’Ukraine plaide avec insistance
pour recevoir des missiles balistiques occidentaux de longue portée et les utiliser dans la profondeur russe.
ce à quoi les occidentaux se refusent, Américains en tête.
Les occidentaux ont donc peur de cette co-belligérance qui conduirait à une escalade.
Mais l’Iran et la Corée du nord, sont-ils considérés comme des co-belligérants?
C’est une question rhétorique.
Merci à vous