RFI: Des observateurs franco-allemands sur le détroit de Kertch

Papier diffusé dans les journaux de la matinale, sur RFI, le 19/01/2019

Réactions prudentes en Ukraine au plan du ministre des affaires étrangères allemand Heikko Maas de dépêcher des observateurs au détroit de Kertch, entre la mer noire et la mer d’Azov. C’est là qu’avait eu lieu une bataille navale, fin novembre dernier. 3 navires ukrainiens et 24 marins avaient été capturés. A Kiev, Sébastien Gobert

Vu de Kiev, ce n’est pas assez. L’idée d’observateurs allemands et français sur le détroit de Kertch est certes bien accueillie, d’autant que Paris et Berlin n’ont pas cédé à la Russie qui ne voulait pas inclure l’Ukraine dans ce projet, comme une manière de légitimer par-là sa souveraineté sur la Crimée. Les Ukrainiens cependant avaient demandé des Occidentaux qu’ils assignent des observateurs sur leurs navires militaires, afin de les aider à entrer en mer d’Azov. Kiev avait aussi demandé aux forces de l’OTAN de venir stationner au large de la Crimée. Seuls quelques navires britannique et américain ont effectué des patrouilles. Les Occidentaux n’ont pas accédé à ces demandes, à cause des risques évidents. Mais pour l’exécutif ukrainien, leur implication directe serait la seule manière d’enrayer l’annexion rampante de la mer d’Azov. L’initiative franco-allemande ne règle pas non plus un des problèmes principaux hérités de l’escalade de novembre: aucun des 24 marins ukrainiens, considérés comme des prisonniers de guerre, n’a été libéré des prisons russes. Et la simple présence d’observateurs sur le détroit de Kertch n’y changera rien.

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