RFI: “La Moldavie est libre!”, selon Maia Sandu
Papier diffusé dans les journaux de la matinale, sur RFI, le 15/06/2019
Dénouement inattendu de la crise politique en Moldavie. Au terme d’un long blocage institutionnel, deux gouvernements concurrents avaient revendiqué leur légitimité pendant 5 jours. L’exécutif soutenue par un oligarque tout puissant a finalement démissionné, vendredi soir. La pression combinée des Occidentaux et des Russes a été un facteur-clé. Depuis Kiev, Sébastien Gobert
“J’ai un message pour le monde entier: la Moldavie est libre!” La première ministre Maia Sandu est apparue victorieuse après que son ennemi juré, l’oligarque Vladimir Plahotniuc, a abandonné le pouvoir. C’est lui qui avait “capturé” les institutions d’Etat, selon l’expression du Parlement européen. Il a fallu une opposition intraitable et un ballet diplomatique d’Américains, d’Européens et de Russes pour que l’oligarque a renoncé à l’empire qu’il avait bâti pendant des années. Maia Sandu entend donc mettre à exécution son programme de réformes radicales pro-occidentales et de lutte anti-corruption pour remettre sur pied la Moldavie, l’un des pays les plus pauvres d’Europe. Selon elle, Vladimir Plahotniuc doit répondre de ses fautes, probablement devant la justice. Elle doit cependant composer avec le parti des socialistes pro-russe du président Igor Dodon. Et sans l’opposition au régime oligarchique pour les unir, ils pourraient s’affronter rapidement. La perspective d’élections anticipées n’est pas à écarter. La Moldavie est peut-être libre, mais elle n’est pas stabilisée pour autant.