RFI: Le schisme de l’Eglise orthodoxe place l’Ukraine sous tension
Papier diffusé dans les journaux de la matinale sur RFI, le 17/10/2018
Photo: Niels Ackermann / Lundi13
L’Ukraine sous tension dans le cadre de la création d’une Eglise orthodoxe indépendante de l’Eglise russe. En réaction, le Patriarcat de Moscou annoncé la rupture de ses relations avec l’Eglise-mère de Constantinople, à Istanbul. Et le Kremlin a assuré vouloir protéger les fidèles russes en Ukraine. De quoi rappeler la réthorique du début de la guerre, en 2014. A Kiev, Sébastien Gobert
Les autobus de police sont bien visibles dans la capitale ukrainienne, aux alentours de plusieurs églises notamment. Aucune provocation n’a été recensée jusqu’à présent, d’un côté ou de l’autre. Le Président Petro Porochenko, grand acteur de l’indépendance d’une Eglise ukrainienne se veut aussi très rassurant.
Petro Porochenko: La construction d’une Eglise orthodoxe indépendante ne peut justifier en aucune manière la source de la discorde, d’un affrontement, ou de violence.
Pourtant, tout le monde semble sur ses gardes. Au-delà des déclarations alarmistes venues de Russie, on redoute des saisies d’églises et monastères par la force pour en évacuer le patriarcat de Moscou. Les nationalistes ukrainiens ont déjà procédé ainsi au début de la guerre en 2014. Des représentants ukrainiens du clergé de Moscou jettent de l’huile sur le feu, en usant d’une réthorique inquiétante. Comme l’archevêque Kliment à Kiev, dans une interview à Radio Svoboda.
Archevêque Kliment: Ce que le Patriarcat de Constantinople est en train de faire, c’est l’annexion des territoires du Patriarcat de Moscou. On peut comparer cela à l’annexion de la Crimée en 2014.
En filigrane, la menace de troubles civils et d’opérations coup de poing, qui pourraient être rapidement instrumentalisés. La situation est calme à Kiev, mais reste incertaine dans le reste du pays. Le Patriarcat orthodoxe de Moscou y contrôle plus de 12000 paroisses.