RFI: Un nouveau média russe visé par les autorités ukrainiennes

Papier diffusé dans les journaux de la matinale, sur RFI, le 16/05/2018

Les services secrets ukrainiens, le SBU, ont perquisitionné les locaux de RIA Novosti, une agence de presse russe, et arrêté son directeur. Kiev accuse RIA Novosti d’être une arme de la guerre d’information que mène le Kremlin. La Russie condamne avec fermeté. A Kiev, Sébastien Gobert

“Les enquêteurs ukrainiens ont établi que RIA Novosti est utilisé par le pays agresseur, la Russie, dans le cadre de la guerre hybride contre l’Ukraine”. Le communiqué de presse des services de sécurité d’Ukraine, le SBU, est lapidaire. Il promet de publier des preuves étayant ses accusations sous peu. Il n’explique pourtant pas pourquoi le SBU a laissé RIA Novosti opérer depuis le début de la guerre en 2014, et n’a décidé d’agir que maintenant. A Moscou, le Kremlin promet des représailles et dénonce l’opération du SBU comme une attaque contre la liberté de la presse. Les autorités ukrainiennes ont déjà arrêté et extradé pas moins de 30 journalistes russes depuis 2014. Malgré les inquiétudes et les protestations d’organisations de défense de la liberté de la presse, Kiev les dénonce comme des agents de l’ennemi, et se justifie par le souci de sécurité nationale. Ce mardi 15 mai, un humoriste russe de renom a été bloqué à la frontière ukrainienne et interdit d’entrée sur le territoire. Une nouvelle journée très anti-russe en Ukraine donc, et un signe que les tensions entre les deux pays ne s’apaisent pas.

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