Ukraine - La France impuissante?

Le 6 juin dernier, Emmanuel Macron annonçait la cession d’avions de combat Mirage 2000-5 et la formation de 4500 soldats ukrainiens.

Le 9 juin, il dissolvait l’Assemblée nationale.

La suite de l’histoire politique française, elle s’écrit sous nos yeux.

Mais ce qui est encore loin d’être sûr, c’est de savoir si les conditions politiques sont encore réunies pour que la France continue à soutenir l’Ukraine de la même manière

Bonjour à tous, c’est Sébastien, bienvenue dans cette vidéo où l’on va parler du jeu géopolitique d’Emmanuel Macron - et de ses implications pour l’Ukraine

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La France dispose de la première armée du continent européen, et de la deuxième d’Europe si l’on compte le Royaume-Uni.

A ce titre, Paris a beaucoup aidé Kyiv depuis le lancement de l’invasion le 24 février 2022.

On a beaucoup critiqué Emmanuel Macron dans les premiers mois de l’invasion pour vouloir continuer à dialoguer avec Vladimir Poutine

mais la politique d’assistance a été continue, mise en place par le ministre des Armées Sébastien Lecornu.

La France donne des casques, des gilets pare-balles, des jumelles de vision nocturne,

et aussi de l’équipement lourd: des radars, des systèmes de défense anti-aérienne, des missiles SCALP

Et puis des obusiers CAESAR qui sont très appréciés ici

Et des blindés AMX-10 RC

qui ne sont pas des blindés lourd mais des blindés légers.

C’est un soutien qui a été critiqué pour sa faible quantité. Mais Paris insiste sur la qualité.

Je laisse à chacun la liberté de son opinion. En tout cas ici, les Ukrainiens ne se plaignent pas trop.

En mai, le ministère des armées a estimé les livraisons d’armes à plus de trois milliards d’euros depuis 2022.

Sachant que le ministère dispose d’un budget entre 40 et 45 milliards d’euros par an.

Avec la livraison de Mirage 2000-5, on aurait pu passer à un cran supplémentaire.

Même s’il y avait des doutes sur le fait de savoir si les Ukrainiens en avaient vraiment besoin, mais bon ça c’est une autre question.

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La dissolution de l’assemblée nationale a rompu toute cette dynamique.

Le ministre Lecornu est démissionnaire

Et Emmanuel Macron, il est silencieux.

Les Mirage, on n’en entend plus parler depuis près de deux mois.

Et il y a trois jours, quand Volodymyr Zelensky a appelé ses partenaires à fournir des systèmes de défense anti-aériennes après la plus grosse attaque de drones et de missiles que l’Ukraine a connu

on n’a rien entendu depuis Paris.

Trêve olympique et paralysie politique: on peut comprendre que l’heure ne soit pas aux grands engagements géopolitiques.

Mais qu’adviendra-t-il de l’aide française une fois qu’un nouveau gouvernement sera formé?

On connaît les positions de Jean-Luc Mélenchon et de Marine LePen sur l’Ukraine, la Russie, l’Europe centrale, l’Otan…

Et on sait le poids que leurs formations de la France insoumise et du Rassemblement national occupent désormais à l’Assemblée

Quel que soit le prochain gouvernement, il y a donc fort à parier que l’action française en faveur de l’Ukraine sera beaucoup plus compliquée qu’auparavant.

D’une certaine manière, Emmanuel Macron a dissous la projection géopolitique de la France à travers sa décision de dissoudre l’assemblée.

Et là on ne parle même plus de Mirage mais de l’ensemble du programme d’aide.

Ce qui est particulièrement embarrassant si l’on considère que

l’action de la France vise à soutenir des partenaires européens envers lesquels elle a des engagements. Je parle de l’Ukraine mais aussi des pays du flanc est de l’Europe.

l’action de la France vise à contrer un adversaire systémique qu’est la Russie

que cet adversaire systémique répète ouvertement qu’il est en guerre contre nous et ce qu’il désigne comme occident collectif.

Donc quand bien même on ne voudrait pas être en conflit contre la Russie, la Russie est déjà en conflit contre nous.

Alors ici on regarde de très près ce qui se passe en France

Car le temps politique en France a un impact critique sur la capacité de l’Ukraine à se défendre

Sur la crédibilité de l’Otan en tant qu’alliance défensive

et sur la place que la France voudrait vouloir occuper dans la géopolitique européenne, si ce n’est au-delà.

Merci d’avoir regardé

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