Zelensky prêt à démissionner?
Volodymyr Zelensky est prêt à quitter son poste de président
si cela pouvait garantir la paix
ou faire entrer l’Ukraine dans l’Otan
Ce n’est pas proposition ferme mais c’est un message fort que le chef de l’Etat a envoyé aujourd’hui lors d’une conférence de presse
pour marquer les trois ans d’invasion généralisée
Bonjour à tous, c’est Sébastien, bienvenue dans cette vidéo où je reviens sur quelques déclarations principales de cette conférence de presse
La conférence de presse s’est déroulée le 23 février et pas le 24, pour des questions d’emploi du temps et aussi pour délivrer ses messages en amont des commémorations
ça s’est fait juste après que la Russie a établi un nouveau record lors d’une attaque de drones: 267 drones envoyés d’un coup dans la nuit du 22 au 23 février,
environ la moitié a été abattue par la DCA ukrainienne.
Je vois beaucoup de commentaires: comment est-ce que Poutine veut la paix alors qu’il continue à attaquer mais ça rentre dans le cadre de la méthode de négociation Gromiko que j’ai décrit dans une précédente vidéo.
Arriver avec des demandes maximalistes, ne rien lâcher derrière une poker face et négocier avec une méthode d’ultimatum, en maintenant une pression maximum.
Dans ce contexte, on a eu cette grande conférence de presse de Volodymyr Zelensky
Ce qu’on retient évidemment c’est qu’il est prêt à quitter la présidence si ça pouvait garantir la paix en Ukraine, ou si ça pouvait accélérer l’adhésion de l’UKriane à l’Otan
évidemment c’est de la réthorique, on ne voit pas comment ça pourrait entrer dans la balance
mais c’est une réponse directe à l’accusation de Donald Trump d’être un dictateur.
Un autre point de contentieux entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump c’est l’accord sur l’exploitation des ressources minérales
L’Ukrainien a confirmé qu’il n’a encore rien signé et qu’il refusera de signer un accord que les dix prochaines générations d’Ukrainiens devront subir
Autrement dit: les conditions prévues par le second jet de l’accord ne sont pas satisfaisantes pour la partie ukrainienne et elles n’offrent pas de garanties de sécurité suffisantes.
On sent que c’est un gros contentieux entre Kyiv et Washington, Donald Trump ne comprend pas pourquoi Volodymyr Zelensky lui résiste
L’Ukrainien a encore martelé que l’Ukraine a reçu 100 milliards de dollars de la part des Etats-Unis, pas 350, pas 500 ni 700 milliards.
Il s’est aussi montré assez plaisantin sur la vanité de Donald Trump qui est prisonnier de l’appréciation que l’opinion publique peut lui montrer.
On voit que ni l’un ni l’autre ne sont prêts à baisser d’un ton et à établir une relation constructive.
Du point de vue ukrainien, c’est potentiellement désastreux parce que la détérioration de la relation avec les Etats-Unis peut avoir des effets désastreux
mais du point de vue américain ça n’est pas si grave que ça étant donné que, de toutes les manières, Donald Trump préfère les autocrates à la tête de grands pays puissants.
donc même s’il aimait bien Volodymyr Zelensky ça ne changerait probablement pas grand chose pour l’Ukraine.
Volodymyr Zelensky est revenu sur l’organisation d’élections, il a répété qu’elles se tiendront après la levée de la loi martiale
ça c’est en accord avec ce qu’il a dit avant
mais aussi avec l’ébauche du plan américano-russe négocié à Riyad: cessez-le-feu, élections et processus politique.
Les Américains espèrent que cet accord peut aboutir dès cette semaine avec leurs interlocuteurs russes
mais Selon Zelensky, il n’y aura aucune garantie de sécurité qui peut être décidée en aussi peu de temps et mettre un terme aux combats.
là dessus on va voir comment ça évolue puisqu’il est clair ces deux dernières semaines que les Ukrainiens et les Américains parlent de deux choses différentes
et Donald Trump peut tout à fait annoncer un accord de cessez-le-feu en n’ayant consulté les Ukrainiens qu’à la marge.
Intéressant de noter que pendant sa conférence de presse Volodymyr Zelensky a noté qu’il n’y a que deux armées en Europe:
la sienne de 800 000 hommes et la turque
la Turquie d’Erdogan peut jouer un rôle pour garantir la sécurité du continent
Il n’a pas mentionné les Français ou les Britanniques ni même les Polonais.
Il a par contre mentionné la montée en puissance de l’industrie militaire ukrainienne
l’Ukraine serait même en train de travailler à des systèmes alternatifs aux patriot, donc qui pourront garantir une défense aérienne si les Américians bloquent tout
Dans la foulée, le ministre de la défense ukrainien a aussi indiqué que le pays a des alternatives à Starlink si jamais Elon Musk coupe les connexions du jour au lendemain.
Les dirigeants du secteur de la défense étaient assez détendus aujourd’hui, vu que la situation s’est plus ou stabilisée sur le front de l’est
tout est relatif évidemment mais les Russes avancent bien moins vite qu’auparavant.
Donc c’était une conférence de presse qui ne ressemblait en rien à une succession d’aveux de faiblesse ou de défaite.
on a plutôt vu un Zelensky combatif sûr de ses atouts et pas prêt à céder, que ce soit aux Américains ou aux Russes.
Tout ça évidemment se déroule dans le microcosme de Kyiv
qui peut être chamboulé ou dépassé par les négociations américano-russes.
On attend un prochain round de négociations à Riyad en Arabie saoudite ce mardi 25 février.
On va continuer à suivre tout ça, merci, à vous.