Article publié dans Libération, le 09/01/2014
«Le cannibalisme ? Je ne peux pas en parler.» Le visage d’Oleksandra Ivanivna Ovdiyuk ne peut dissimuler sa frayeur. A 93 ans, cette ancienne professeure d’histoire n’a rien oublié. Dans le village de Tarhan, à 120 kilomètres au sud de Kiev, elle est l’une des dernières survivantes de l’Holodomor, une grande famine qui a sévi en 1932-1933. Dénoncée comme artificiellement organisée par les autorités soviétiques, elle aurait emporté entre 2 millions et 5 millions de vies dans la République socialiste soviétique d’Ukraine, selon les estimations. Au souvenir de la faim qu’elle a pu ...Lire le reste de l'article ici (accès abonnés)
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