RFI: Forum national de l'EuroMaidan à Kharkiv

Séquence dans l'émission Bonjour l'Europe, diffusée le 13/01/2014Après des semaines de manifestations pro-européennes et anti-gouvernementales, le mouvement, qui semblait s’être essoufflé, est en train de se structurer... Un Forum national de l'EuroMaidan, s'est tenu ce week-end à Kharkiv, la seconde ville du pays.photoQue s'est-il dit lors de ce Forum ? Et bien beaucoup de choses. C'étaient une centaine de délégués, représentants des différentes branches régionales du mouvement, qui se sont réunies dans la ville. Il était important, pour cette fois, de ne pas se réunir à Kiev, où tout s'est joué pour l'instant. Vous le disiez, on dénonce un essoufflement du mouvement, qui n'aurait pas de perspectives claires. Alors, on pensait que tous ces délégués allaient accoucher d'un plan d'action, d'une feuille de route pour les mois à venir. On parlait même de lancer les travaux d'une assemblée constituante... En fait, rien de tout ça. Les débats ont duré deux jours, et la principale conclusion, ça a été de rappeler que l'EuroMaidan est un mouvement organisé de manière horizontale, citoyenne et participative, et que ça doit le rester. Autrement dit : pas d'organisation verticale, ni de politisation à outrance. Autrement dit : un mouvement qui s'inscrit dans la profondeur, et donc dans la durée. Ce que l'on a appris ce weekend à Kharkiv, c'est qu'il n'y aura pas d'issue prochaine au mouvement de protestation. Mais combien de temps ils peuvent durer ? On dirait que l'élan citoyen est un peu passé... ? Oui, c'est un défi pour eux. Beaucoup d'Ukrainiens réclament des changements, mais ça prend du temps d'y arriver parce que ça ne fait pas l'unanimité. Ce weekend, c'était très révélateur à Karkiv, qui est une grande ville de 1,5 million d'haibtants, à l'est de l'Ukraine, officiellement acquise au président Victor Ianouukovitch et à son parti des régions, la majorité présidentielle. Les travaux du forum ont été perturbés par une série de blocages et d'attaques à répétition, notamment à la bombe lacrymogène, orchestrées par des groupes non-identifiés. j'ai parlé à de nombreux représentants du forum, et ils m'ont expliqué qu'il fallait convaincre les populations qui soutiennent aujourd'hui le président que le régime était autoritaire et corrompu. Sans quoi, on se retrouverait encore une fois avec une Ukraine divisée en deux et le nouveau régime serait déséquilibré, comme ça avait été le cas après la révolution orange de 2004. Mais combien de temps le régime actuel va les tolérer ? On a vu des affrontements avec la police il y a tout juste quelques jours...Oui, Le régime peut recourir à la force à tout moment. Mais c'est très imprévisible. A Kiev, le cas où vous faites référence, ce sont une vingtaine d'activistes qui ont été battus à Kiev, alors qu'ils protestaient un cas de justice sélective, vendredi soir. Mais A Kharkiv ce weekend, la police a fait preuve d'une retenue remarquable, en protégeant officiellement les manifestants. Mais ça n'a pas empêché quelques bombes lacrymogènes d'exploser à des moments opportuns. Que va-t-il se passer dans les semaines qui viennent, au niveau des forces de l'ordre et des manifestants, c'est la grande question de la rentrée.  Ecouter la séquence ici

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