France Inter: Les aires de jeux, reflets de l'Ukraine

Reportage diffusé dans l'émission "Ailleurs", sur France Inter, le 07.07.2016

Ce projet représente aussi l’Ukraine et les vrais visages des Ukrainiens. Au-delà de la propagande et des idées fausses et faciles que l’on peut plaquer sur ce pays.

Nous sommes à Kiev, et vous venez d’entendre Francis Mazuet, un photographe français qui tente de répondre dans son œuvre à la question : qui sont les Ukrainiens ? Ce peuple d’Europe de l’est, des anciens Soviétiques, qui ont fasciné le monde avec leur Révolution en 2013-14, et la guerre qui s’est ensuivie. Les Ukrainiens intriguent; les Ukrainiens inquiètent, mais qui sont-ils? Ce photographe a choisi de montrer leur vrai visage, tel qu’il le voit au quotidien. Et pour les présenter, il a choisi les aires de jeu de Kiev. Des endroits chargés d’une dimension émotionnelle et ludique, sur lesquels les individus affichent leurs personnalités. Son travail sur les aires de jeu fait beaucoup de bruit en Ukraine; Sébastien Gobert nous le présente.[gallery ids="3775,3774,3773,3772,3769,3770,3771" type="slideshow"]Ce sont des jeunes mères de famille, des hommes grisonnants, des vétérans de la seconde guerre mondiale, des militants de la Révolution du Maïdan, des artistes ou des femmes âgées. Ils sont tous différents.Mais dans l’objectif de Francis Mazuet, ce sont avant des Ukrainiens, tous sur un pied d’égalité, debout au milieu de toboggans, balançoires et tourniquets.

Mon projet s’appelle “Maïdantchik, une démocratie de l’aire de jeu”

Francis Mazuet est enseignant à Kiev depuis 2007. Il est très vite fasciné par les “maïdantchik”, les aires de jeu, en ukrainien, pour beaucoup datant encore de l’époque soviétique.

ça, c’est quelque chose qui est lié au pays. C’est-à-dire que j’ai vraiment trouvé une esthétique particulière, un charme particulier à ces terrains de jeu. Il y a une fantaisie, une diversité extraordinaire dans ces terrains de jeu.

En 2013, comme toute la ville de Kiev, Francis Mazuet est happé par la Révolution du Maïdan. Et ça lui saute aux yeux: de Maïdan aux Maïdantchik, il n’y a qu’un pas.

C’est-à-dire que ce nom de Maïdan, qui prend un résonance internationale, devient… peu à peu il s’installe comme un terme exotique mais qui devient peu à peu familier à des oreilles complètement étrangères à la langue ukrainienne. Et avec ce petit “Tchik” là, qui est un diminutif, “Maïdantchik”, ça prend une résonance, dans ma tête, extraordinaire.

Alors une fois que le tumulte de la rue s’apaise, Francis Mazuet reprend possession des Maïdantchik, en intégrant dans son projet l’idée d’une Révolution en faveur de la démocratie.Après tout, pour l’artiste, il n’y a rien de plus démocratique qu’une aire de jeu.Le mot d’ordre de chaque séance de photographie, c’est la liberté. Et c’est souvent le photographe qui se laisse guider par ses modèles.L’artiste n’en est qu’à ses débuts. Mais déjà, les photos de Francis Mazuet et leurs histoires individuelles racontent une grande histoire, celle de l’Ukraine, et du peuple des Maidantchik.Ecouter le reportage ici

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