France Culture: Un bouclier antimissile en Crimée annexée?

Papier radio diffusé sur France Culture, le 13/08/2016La Russie a annoncé, vendredi 12 août, avoir déployé des systèmes de défense antiaérienne et antimissile dernier cri S-400 en Crimée, annexée par Moscou en 2014. L’annonce intervient dans un contexte de fortes tensions entre l’Ukraine et la Russie С-400_«Триумф»La Russie serait-elle en train d’établir son propre bouclier antimissile? Le déploiement des S-400 pourrait être compris comme une réaction à l’activation du bouclier antimissile américain en Roumanie et en Pologne. Surtout qu’il s’inscrit dans le cadre d’exercices militaires russes prévus de longue date. Mais l’annonce intervient alors que les forces armées ukrainiennes sont dans un état d’alerte maximale, dans la peur d’une intervention russe.Moscou accuse Kiev d’avoir tenté de mener une attaque terroriste en Crimée. Le Kremlin n’a pas encore fourni de preuves solides, qui pourraient attester d’une quelconque incursion ukrainienne. Mais le ministère des affaires étrangères russes a d’ores et déjà annoncé que l’incident “ne restera pas sans conséquences”. De quoi faire craindre une nouvelle opération russe en Ukraine, d’autant que, dans l’est en guerre, les combats se font de plus en plus violents. Et de plus en plus meurtriers. Dans la journée de vendredi, des colonnes de chars ukrainiens ont été aperçus roulant vers le sud. Selon le haut commandement ukrainien, ils allaient occuper des positions défensives, le long de la ligne de démarcation avec la Crimée.La communauté internationale, l’OTAN y compris, appellent à la retenue et à une reprise des négociations. Mais tous les éléments sont bien réunis pour une explosion de violences. La Russie a refusé la présence d’observateurs de l’OSCE en Crimée, et menace de rompre les relations diplomatiques avec l’Ukraine si le gouvernement de Kiev n’entend pas raison. Chaque camp se rejette évidemment la responsabilité de l’escalade. Mais à entendre les dirigeants du Kremlin, on en en oublierait presque que la Crimée a été annexée en violation du droit international en 2014, et que le déploiement de troupes et de systèmes antimissiles sur la péninsule n’aurait, en principe, pas lieu d’être.

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