Libération: L'Ukraine et la Russie ressortent les canons

Article publié dans Libération, le 15/08/2016

Après des incidents en Crimée ayant entraîné une remilitarisation, la tension est montée entre Kiev et Moscou, les deux camps s’accusant de violences et de tentative de diversion.

Screen Shot 2016-08-15 at 08.18.31 «Je n’aimerais pas que nous en arrivions là. Mais s’il n’y a pas d’autres manières d’influencer la situation, le président Poutine pourrait probablement prendre cette décision…» Evoquée par le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, vendredi, la menace de rompre les relations diplomatiques avec l’Ukraine a fait sensation. Elle serait l’une des conséquences dramatiques du soudain regain de tension entre les deux pays. Et pourtant, à Kiev, l’ambassade de la Fédération de Russie a depuis longtemps l’apparence d’un vieux bâtiment abandonné, sali par de nombreux graffitis et bombes de peinture. A bien y réfléchir, il est étonnant que les deux «frères ennemis» aient encore des relations diplomatiques, plus de deux ans après l’annexion de la Crimée, et le début d’une guerre hybride dans le Donbass.Cette fois, c’est la Russie qui s’estime attaquée. Mercredi, le Kremlin accusait Kiev d’une «tentative d’attaque terroriste» en Crimée (lire ci-contre). Deux échauffourées consécutives auraient provoqué la mort de deux Russes. Kiev nie en bloc. Experts et observateurs internationaux dénotent l’absence de preuves attestant de la version russe. Même l’identité des «terroristes ukrainiens», exhibés à la télévision russe, est remise en question. Les journalistes ukrainiens de Hromadske TV ont ainsi remarqué que l’un des accusés avait commis une erreur en déclarant sa prétendue adresse personnelle en Ukraine… Qu’à cela ne tienne, le scandale est suffisant pour provoquer un nouvel épisode de tensions à hauts risques.Manœuvres.«Il a suffi d’une opération mal montée du FSB [Service fédéral russe de sécurité, héritier du KGB, ndlr], et de déclarations menaçantes de Vladimir Poutine pour que les conversations en Ukraine portent toutes sur la guerre», ironise l’éditorialiste Vitaliy Portnikov. Les Ukrainiens avaient, d’après lui, oublié qu’ils vivaient dans un pays «en état de guerre permanent… On peut s’attacher aux réformes et à la lutte contre la corruption tant que l’on veut. C’est presque dérisoire, dans la mesure où Poutine peut décider d’envahir, quand il veut, où il veut».Lire le reste de l'article ici (accès libre)

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