RFI: Les Ukrainiens prochainement exemptés de visas Schengen
Reportage diffusé dans les journaux de la matinale, sur RFI, le 07/04/2017Le Parlement européen a voté hier, 6 avril, pour libéraliser le régime de visas pour les citoyens ukrainiens. C’est une étape décisive d’un long processus. D’ici juin, environ 45 millions d’Ukrainiens devraient pouvoir se rendre dans l’espace Schengen sans visas. Pour une durée limitée, et sans droit de travailler ou de résider dans les pays de la zone. A Kiev, on crie victoire. [audio src="https://nouvellesest.files.wordpress.com/2017/04/enrobc3a9-rfi-visa-free-long-07-04.mp3"][/audio]Le Président Petro Poroshenko a exulté dès qu’il a reçu la nouvelle du vote au Parlement européen. La libéralisation du régime de visas, il en avait fait un des marqueurs de ses efforts de réformes depuis la Révolution de 2014. C’est une victoire personnelle. En Ukraine, médias et réseaux sociaux ont aussi accueilli la nouvelle avec enthousiasme, comme Ioulia Biletskaya, une jeune habitante de Kiev.Ioulia Biletskaya: C’est un grand progrès pour l’Ukraine. En filigrane, la satisfaction que l’Union européenne tende la main à l’Ukraine, en se montrant plus accueillante avec ses citoyens. Ce qui n’empêche pas Ioulia Biletskaya de rester pragmatique, voire prudente.Ioulia Biletskaya: Cela ne va pas forcément arranger les conditions de voyage, cela peut même les compliquer. Les Ukrainiens ne doivent plus payer 35 euros pour demander un visa. Mais ils doivent changer leurs vieux passeports pour un passeport biométrique, et voyager avec tout un tas de pièces d’identité justificatives et de relevés bancaires. Et une fois à la frontière, ils peuvent encore se faire refuser l’entrée, au bon vouloir des douaniers. La libéralisation du régime de visas est une bonne nouvelle, mais elle n’est pas une fin en soi. Les Ukrainiens se retrouvent toujours confrontés à une guerre meurtrière dans l’est et à une corruption endémique. Le processus de réforme est bloqué. Et les conditions économiques difficiles restent le premier obstacle à tout plan de voyage en Europe de l’ouest, avec ou sans visas.Sébastien Gobert - Kiev - RFI