RTS: 2nd tour d'une élection présidentielle tendue en Moldavie
Reportage basé sur un entretien avec Maia Sandu, le 13/11/2020, diffusé dans les journaux de la RTS, le 15/11/2020
Second tour aujourd’hui dimanche de l’élection présidentielle en Moldavie. Un des pays les plus pauvres d’Europe, frappé par une émigration de masse, est divisé entre deux projets géopolitiques différents. La candidate pro-européenne Maia Sand, arrivée en tête au premier tour, affronte le président sortant Igor Dodon, favorable à un rapprochement avec la Russie. Un scrutin très serré, qui pourrait être entaché de fraudes. A Chisinau, Sébastien Gobert
La Moldavie est encore une fois à la croisée des chemins. Le pays a vécu sous la coupe d’un oligarque tout puissant, Vlad Plahotniuc, pendant plus d’une décennie. Après sa fuite à l’étranger suite à une révolte populaire, en 2019, l’Etat est en reconstruction. Igor Dodon, familier du Kremlin propose des politiques d’aides sociales financées par une relation plus étroite avec la Russie. Il insiste aussi beaucoup sur des idées de conservatisme social. Sa rivale, Maia Sandu, pousse pour des réformes libérales, en martelant son mot d’ordre de lutte contre la corruption.
Maia Sandu: Le gouvernement dit qu’il n’a pas d’argent pour augmenter les pensions mais il ne fait rien pour arrêter la corruption. Le Procureur général vient de révéler que 600 millions de francs avaient été détournés d’une entreprise d’Etat: ça serait suffisant pour augmenter les pensions de 20%!
Maia Sandu prône une intégration européenne de la Moldavie. Mais pour elle, les espoirs suscités par sa candidature vont au-delà de la seule géopolitique.
Maia Sandu: Les changements que je propose sont ceux qu’attendent tous les Moldaves, qu’ils regardent à l’ouest ou à l’est, qu’ils parlent roumain ou russe.
Favorite des sondages, Maia Sandu pourrait se heurter à deux écueils: d’une part, la possibilité de fraudes électorales ce dimanche. Et d’autre part, si elle est élue présidente, elle devra composer avec un Parlement dans lequel ses soutiens sont minoritaires. Aussi est-il clair pour l’ensemble des observateurs que sa victoire ne serait qu’une étape vers des élections législatives anticipées.
A Chisinau, Sébastien Gobert pour RTSInfo