La France forme une brigade ukrainienne de A à Z
En 1051, une princesse de la Rous’ de Kyiv, Anna, épousait le roi de France Henri Ier, et devenait reine de France.
Une alliance matrimoniale entre les deux royaumes qui n’a pas duré très longtemps
mais qui est mise en avant aujourd’hui pour illustrer les liens anciens entre Paris et Kyiv.
Il n’est donc pas étonnant que la 155ème brigade ukrainienne, entièrement formée et équipée par la France, ait pris le nom d’Anne de Kyiv.
Bonjour à tous c’est Sébastien, bienvenue dans cette vidéo où l’on parle de l’effort conséquent que produit la France dans son aide à l’Ukraine.
Paris vient d’annoncer qu’elle ne pourra pas délivrer les 3 milliards d’euros d’aide promis pour 2024 à cause de ses restrictions budgétaires.
Mais il y a quand même des programmes qui tournent. On parle ici de cette brigade Anne de Kiev, mais aussi de Mirage et de production conjointe d’armement.
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Il y a déjà une dizaine de jours, le 9 octobre, Emmanuel Macron est allé à la rencontre des soldats ukrainiens actuellement en formation dans la région Grand Est.
C’est à cette occasion qu’on a eu des informations concernant la 155ème brigade, qui a pris le nom d’Anne de Kyiv donc.
On sait que les pays occidentaux, européens notamment, se sont livrés à des entraînements de soldats ukrainiens depuis le début de l’invasion généralisée par la Russie
Mais c’est la première fois qu’une brigade entière est formée par un seul pays, en l’occurrence la France.
La brigade, c’est une unité militaire allant de 2500 à 4500 hommes, c’est l’unité de référence de l’armée ukrainienne.
Là, on parle de 2300 hommes qui sont entraînés dans le Grand Est
Les effectifs seront complétés par des soldats ukrainiens qui participeront aux manoeuvres et exercices finaux, ce qui produira donc un ensemble très cohérent.
Et par cohérence on entend que la brigade compte des éléments de commandement, des bataillons d’infanterie et des appuis spécialisés, des unités de génie, d’artillerie, de surveillance sol-air et de reconnaissance
La formation collective cohérente, ça n’a l’air de rien mais c’est un gros changement par rapport aux formations de quelques dizaines ou centaines d’hommes à la fois,
qui sont ensuite affectés à des formations plus importantes au risque que leurs compétences se diluent
Les Polonais tentent aussi de faire cela en créant une légion ukrainienne en Pologne
composée de citoyens ukrainiens qui se porteraient volontaires et suivraient une formation dispensée par l’armée polonaise
Mais apparemment ils ne trouvent pas assez de volontaires pour constituer une brigade.
La formation est aussi apparemment plus adaptée aux besoins des Ukrainiens
Parmi les précédents retours d’entraînement dans des pays européens, les Ukrainiens faisaient valoir que l’enseignement ne prenait pas en compte les réalités de leurs terrains
par exemple la lutte anti-drones ou la guerre de tranchées.
Là, les Français ont mis l’accent sur les drones, les duels d’artillerie, les tranchées… en reproduisant même les formats de tranchées qui parsèment le territoire ukrainien.
la brigade est non seulement formée mais aussi équipée par les Français. Les Ukrainiens repartiront avec des véhicules de l’avant blindés, des VAB,
des blindés légers AMX-10 RC et des camions logistiques
qui de toutes les manières étaient en fin d’activité, ça a été confirmé par plusieurs sources militaires.
La 155ème brigade va aussi repartir avec 18 canons César qui sont particulièrement appréciés des Ukrainiens et des lance-missiles antichars.
Le fait que la brigade soit formée et équipée par la France en fait un ensemble cohérent, mais ça pose aussi des questions par rapport à sa compatibilité avec le reste de l’armée ukrainienne
par exemple, dans la formation actuelle, rien n’a été prévu en ce qui concerne les blindés lourds, le déminage, la défense anti-aérienne
D’abord et avant tout parce que les Français ont moins de stock d’artillerie lourde et de DCA, et donc ils en avaient moins à consacrer à la formation et à l’équipement de la brigade.
Donc la 155ème sera utile sur le terrain mais dans des missions bien spécififques de harcèlement, de reconnaissance, de protection des flancs…
Est-ce que la formation a couté cher?
Oui et non, car elle s’inscrit dans la prolongation de la mission européenne EUMAM Ukraine
Et surtout dans l’enveloppe budgétaire de 3 milliards d’euros pour 2024 qui a déjà été décidée.
Donc pas de dépense supplémentaire, et ça vaut aussi pour le transfert de l’équipement qui, comme je l’ai dit, allait partir à la casse.
La France pourrait procéder ainsi pour d’autres matériels de l’armée de terre qui doivent de toutes les manières être remplacés courant 2025 selon la loi de programmation militaire.
Et puis ça semble aussi être un peu pareil pour les Mirage 2000-5F que la France devrait livrer à l’Ukraine dans le premier semestre 2025, selon Sébastien Lecornu.
Le ministre de la défense français qui a été le seul survivant de l’ancien gouvernement, preuve de son rôle clé dans la gestion de ce dossier.
Il faut rappeler que le Mirage est un avion de chasse mis en service en 1984
Donc les Mirage ce sont aussi des appareils qui arrivent en fin de vie mais chacun sera modernisé pour acquérir des capacités air-sol et de défense anti-guerre électronique.
Donc ça devrait être utile aux Ukrainiens même si on ne sait pas combien d’appareils seront livrés
La France est aussi en train d’entraîner les pilotes.
Il y a aussi un dernier élément de cette coopération franco-ukrainienne
Volodymyr Zelensky qui annonce lors de son récent passage à Paris que les deux pays sont en train de travailler au développement de capacités de production conjointes.
Il n’a pas donné de détails
Mais tout cela montre que la France intensifie sérieusement son effort en faveur de l’Ukraine.
Moi personnellement j’ai cru qu’à cause de la situation politique française tout s’était plus ou moins stoppé
mais visiblement l’investissement de Paris pour la sécurité européenne est resté constant, en tout cas pour l’instant.
Le tout étant de savoir comment cet effort se combine aux autres initiatives occidentales
et si ce ne sera pas trop peu, trop tard, comme on l’a vu pendant ces presque trois ans d’invasion généralisée.
Merci!
