Nordstream: des Ukrainiens dans le viseur
Vous vous rappelez de Nord Stream 1 et 2? Ces gazoducs qui ont explosé au fond de la mer Baltique en septembre 2022. Le mystère sur l’origine de l’explosion n’est pas éclairci mais l’enquête progresse. L’Allemagne est à la recherche d’un citoyen ukrainien soupçonné d’avoir participé à l’attaque.
Et le Wall Street Journal a sorti hier un article mettant en cause des entrepreneurs et un général ukrainien, même Volodymyr Zelensky…
Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle vidéo, où l’on va parler du mystère qui continue d’entourer les défunts gazoducs russes qui rouillent en ce moment sous la mer Baltique…
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NordStream, c’est un projet qui a fait couler beaucoup d’encre et déclenché de nombreuses passions.
Après la révolution orange de 2004 et les guerres du gaz qui ont suivi, les Russes et de nombreux Européens, les Allemands en tête, cherchent des moyens de contourner l’Ukraine.
Héritage soviétique, c’est par l’Ukraine que transitait 80% du gaz russe à destination de l’Europe.
Russes et Allemands s’accordent sur l’idée d’un tube qui relie Saint-Petersbourg à la côte baltique allemande.
Le gazoduc entre en service en 2011.
Les Ukrainiens protestent, de même que les Polonais et les pays baltes qui s’estiment contournés par une alliance russo-germanique, ce qui rappelle de mauvais souvenirs.
Les Nordiques critiquent le projet, eux principalement pour des raisons environnementales.
Mais la coopération se passe bien et malgré l’attaque russe sur la Géorgie en 2008 et contre l’Ukraine en 2014, l’Allemagne commande le doublement du gazoduc.
L’attitude d’Angela Merkel sur ce dossier soulève beaucoup de questions.
La construction commence en 2018 et s’achève en septembre 2021, malgré les critiques que j’ai déjà évoqué et aussi de lourdes sanctions américaines.
A l’époque, on parle d’exporter 110 milliards de mètres cube de gaz russe vers l’Europe, soit 75% des exportations totales de la Russie vers l’Union européenne.
Seulement voilà, le gazoduc n’est jamais rentré en activité, Vladimir Poutine ayant décidé de favoriser son invasion généralisée de l’Ukraine.
Les tubes auraient pu rester là au fond de la mer.
Mais fin septembre 2022, trois explosions les mettent hors d’état de nuire indéfiniment.
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Depuis, on s’écharpe sur les théories contradictoires accusant des commanditaires différents.
Les Russes, les Ukrainiens, les Polonais, les Américains, que sais-je…
Le mystère reste entier, mais l’enquête allemande, en coopération avec ses voisins européens, progresse.
On a appris hier que le parquet fédéral allemand recherche un citoyen ukrainien, un certain Volodymyr Zhuralov, qui aurait pris part à l’équipe de sabotage.
L’homme est en fuite, comme ses complices présumés.
L’Allemagne avait demandé la coopération de la Pologne pour l’arrêter mais les autorités polonaises ont tardé à réagir et le suspect a quitté le pays.
Ca, c’est que ce l’on sait d’un point de vue de l’enquête.
Mais hier aussi, le Wall Street Journal a sorti un long article titré “la véritable histoire du sabotage”
Selon les sources militaires des enquêteurs, tout remonte à une soirée réunissant Volodymyr Zelensky, son chef des armées d’alors Valeriy Zaloujniy, plusieurs hauts gradés et des entrepreneurs.
Ils décident à ce moment là de détruire Nord Stream, d’y inclure des officiers bien entraînés ukrainiens et de demander aux entrepreneurs de prendre en charge les 300.000 dollars requis pour monter l’opération.
L’opération se monte. La CIA en entend parler et demande à Zelensky de l’annuler.
Mais quand le président transfère la demande à son chef des armées, celui lui explique que l’équipe est déjà sur place, que l’on ne peut plus communiquer avec elle pour ne pas la compromettre.
Les explosifs sont placés au fond de la mer et l’opération se déroule comme convenu, malgré une météo compliquée.
Le Wall Street Journal donne beaucoup de détails sur l’opération, je vous invite à aller lire l’enquête qui est digne d’un roman d’espionnage.
Une enquête avec laquelle il faut garder une dose de prudence, tout cela n’est pas parfaitement avéré.
Alors l’enquête du Wall Street Journal a immédiatement provoqué les démentis de Kyiv.
Mikhaylo Podolyak, un conseiller de Zelensky, a martelé que l’Ukraine n’a rien à voir avec les explosions, qu’elle n’avait pas les moyens techniques et financiers de monter l’opération et qu’elle n’en a retiré aucun avantage stratégique ou tactique.
Les enquêteurs allemands, pour l’instant, ne mettent pas en cause les leadership ukrainien.
Alors s’agit-il d’un sabotage décidé en haut lieu? ou d’une opération menée par des électrons libres? Ou est-ce que l’enquête du Wall Street Journal est encore une fausse piste?
Le mystère reste entier et, deux ans après, l’enquête progresse mais n’a produit aucun résultat définitif.
Merci à vous!