Paris 2024: une parenthèse (presque) heureuse aussi en Ukraine

La cérémonie de clôture des jeux olympiques de Paris 2024 se tient ce dimanche soir. Alors pour communier avec l’engouement qui règne en France grâce à cet évènement, voici un petit point sur les jeux olympiques vus d’Ukraine

Bonjour à tous c’est Sébastien, bienvenue dans cette vidéo où l’on ne parle PAS de scandales.

Alors les jeux olympiques se cloturent ce soir, avant l’ouverture des jeux paralympiques le 28 août.

Et L’immense majorité des participants et spectateurs - à part évidemment quelques bougons et beaucoup de poutinistes - semble se réjouir de la bonne tenue, de l’ambiance, des décors

Et l’Ukraine ne fait pas exception, puisque l’évènement sportif lui a offert une vitrine bienvenue et que les résultats sont très honorables. Le pays a envoyé une délégation de 140 athlètes qui ont concouru dans 23 disciplines et remporté 12 médailles!

On est loin des 64 médailles françaises, la meilleure récolte depuis plus d’un siècle.

Mais l’Ukraine est classée 22ème sur 84 pays, ce qui ne fait rougir personne.

Parmi ces médailles, on a 3 en or, 5 en argent et 4 en bronze.

Pour élargir un peu aux autres pays de la région de la mer noire, on a 9 médailles pour la Roumanie, 7 pour la Géorgie, 4 pour l’Arménie et 4 pour la Moldavie.

La Russie et le Bélarus n’apparaissent pas dans le classement final, et c’est la deuxième raison pour laquelle les Ukrainiens s’estiment satisfaits de ces jeux olympiques.

Le débat sur la participation de ces pays agresseurs s’était éternisé entre 2022 et 2024. Finalement, le comité international olympique a tranché: Moscou et Minsk n’ont pas été autorisés à envoyer de délégations.

Seuls 32 athlètes ont participé, sans leurs couleurs nationales. Ils n’ont pas eu le droit de participer à la cérémonie d’ouverture sur la Seine. Par contre ils ont le droit d’assister à la cérémonie de clôture ce soir.

Ces 32 athlètes, c’est très loin des plus de 400 sportifs que la Russie avait envoyé à Tokyo en 2021. La Russie avait l’habitude de figurer dans le top 5 des pays médaillés, avec ou sans dopage: cette année, elle ne compte que deux médailles.

Les 32 athlètes russes et bélarusses se sont fait très discrets, et il n’y a pas eu de friction avec les Ukrainiens qui ont saisi l’opportunité de ces jeux pour faire passer des messages politiques.

Le chef de la délégation ukrainienne a commenté pour Associated Press: “notre première mission était de rappeler au monde que l’Ukraine a survécu”.

Ces jeux ont donc été ponctués par des hommages aux victimes de la guerre. On a ainsi beaucoup rappelé ces athlètes qui n’ont pas pu concourir à ces jeux à cause de la guerre, soit parce qu’ils sont mobilisés, blessés et invalides ou décédés.

la délégation de 140 athlètes est la plus petite de l’histoire de l’indépendance ukrainienne.

A chaque médaille, des mots de remerciement pour les forces armées et des histoires de résistance, de résilience et de courage.

Olga Kharlan, médaillée d’or avec son équipe dans une compétition d’escrime, avait fait les gros titres l’an dernier quand elle avait refusé de serrer la main de sa rivale russe aux championnats mondiaux d’escrime. Elle avait été disqualifiée pour ce geste.

Une autre athlète, Iryna Kolyadenko, avait du fuir sa ville d’Irpine, dans la banlieue de Kiev, en février 2022. Elle avait vécu comme une réfugiée pendant des semaines. Elle est aujourd’hui médaillée de bronze dans la lutte libre.

Pour l’Ukraine qui a eu son lot de mauvaises nouvelles ces dernières semaines, les jeux olympiques ont donc apporté un peu de légéreté, de fierté et de sentiment de résilience.

C’est très secondaire évidemment par rapport au grignotage russe sur le front et aux bombardements qui ont fait beaucoup de morts. Selon le décompte de l’ONU, le mois de juillet a été le mois le plus meurtrier en termes de pertes civiles depuis octobre 2022.

Mais ça fait du bien au moral des Ukrainiens et je termine avec ce parallèle d’évènements qui ne sont pas directement liés: les jeux olympiques se sont produits au moment de l’arrivée officielle des F16, de la destruction d’un sous-marin russe au large de la Crimée et du lancement de l’offensive dans l’oblast de Koursk, en Russie.

Donc le tout mis ensemble, ça fait du bien au moral. A voir si tout cela n’est qu’une parenthèse avec une fin prévisible, comme les jeux olympiques, ou si ça va durer.

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