Parler d’Ukraine sans les Ukrainiens?

Donald Trump s’est entretenu au téléphone aujourd’hui avec Vladimir Poutine dans une conversation longue et très productive, selon le Président américain

Et Volodymyr Zelensky n’a été informé du contenu de cette conversation qu’après coup.

Voilà donc que ce pas a été franchi de manière officielle,

et la manière dont Donald Trump présente cette conversation nous en dit beaucoup sur la manière dont il entend mettre fin à la guerre.

Bonjour à tous c’est Sébastien, bienvenue dans cette vidéo où je décrypte à chaud à cette discussion

en la remettant dans le contexte des dernières déclarations américaines

L’idée que je retiens ce soir, c’est que les Ukrainiens peuvent commencer à avoir peur.

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Premier coup de fil officiel

il y en a eu d’autres visiblement mais Trump a refusé de commenter, Musk pareil

cette conversation a duré une heure et demie

quand Olaf Scholz l’a fait, c’était de la naïveté, renouer avec les pratiques d’avant 2022

mais là Trump il sait pertinemment ce qu’il fait, il voulait le faire.

il est habitué à parler à des hommes forts, à des dirigeants autoritaires et des dictateurs et à des gens soupçonnés de crimes de guerre sous le coup d’un mandat d’arrêt de la cour pénale internationale qu’il ne reconnaît pas

Donald Trump en a fait un post sur X, il n’a pas tari d’éloges sur son interlocuteur

il l’a remis au rang de grande puissance qui peut parler non seulement d’Ukraine, mais aussi de Moyen-orient, d’énergie, d’intelligence artificielle, de la place du dollar

ils ont parlé de la grande histoire de leurs pays respectifs

et là on ne peut qu’imaginer Vladimir POutine qui se lance dans une de ses loghorrées où il réécrit l’histoire

en insistant évidemment lourdement sur la seconde guerre mondiale, la grande page d’héroîsme de la russie au 20ème siècle

ils ont parlé de leurs puissances respectives et du bonheur qu’ils auront à travailler de nouveau ensemble

donc déjà on sent que les deux hommes se sont charmés, Donald Trump a toujours eu un faible pour les hommes forts et on sait que Poutine l’impressionne, que lui l’admire

ensuite il faut voir que Donald Trump a redonné de la légitimité au Russe

et qu’il ne parle pas comme ça d’aucun de ses alliés, même pas la Grande Bretagne

Mais donc avant d’avoir ce bonheur de travailler ensemble, ils doivent mettre fin à cette guerre entre la Russie et l’Ukraine

donc pas la guerre de la Russie contre l’Ukraine, équivalence

et pour ça, les Américains et les Russes vont bosser ensemble,

des visites officielles sont évoquées

et les équipes vont commencer les négociations immédiatement

aucune mention des Ukrainiens dans le processus, encore moins des Européens

ce que Donald Trump écrit, c’est qu’il va informer Volodymyr Zelensky de cette conversation

il ne dit pas qu’il va lui demander son avis, mais qu’il va l’appeler

en effet il l’a appelé tout de suite après et s’ils ont décidé de quelque chose que Donald Trump n’avait pas déjà décidé avec Poutine, on ne le sait pas

mais ils ont surtout discuté des rencontres entre les délégations américaines à Kyiv et ukrainiennes à Munich pour la conférence de sécurité

Il y a encore un point sur lequel je m’arrête très vite: Donald Trump a indiqué qu’il a demandé de mener les négociations à Marco Rubio son secrétaire d’Etat,

John Ratcliffe son chef de la CIA

Michael Walz son conseiller à la sécurité

et Steve Witkoff, amabassadeur et envoyé spécial qui vient tout juste de faire libérer un prisonnier américain de Moscou

Il n’a pas mentionné Keith Kellogg, pourtant son envoyé spécial pour l’Ukraine et la Russie

Trois semaines après la prise de fonction de Donald Trump ça pourrait déjà signifier un éclaircissement des luttes d’influence autour de Donald Trump

Keith Kellogg étant un des partisans de la paix par la force, par l’établissement d’un rapport de force,

mais les derniers signaux que l’on a ne vont pas du tout dans ce sens

comme je l’ai dit, la présentation de la conversation avec Poutine ne mentionne pas du l’agression russe, la responsabilité russe dans la guerre, ou l’accentuation de la pression américaine pour obtenir des concessions de la part de Moscou

et si on replace cette conversation dans le contexte,

Donald Trump qui dit que l’Ukraine peut devenir russe, que quoi que ce soit puisse lui arriver mais que lui sa seule préoccupation c’est de revoir son argent

son entre guillemets puisqu’il exagère et que l’argent reste aux USA

Donald Trump qui dit que Zelensky n’est pas un ange

Michael Walz le conseiller à la sécurité qui dit que

le sécrétaire à la défense Pete Hegseth qui est aujourd’hui à Bruxelles qui dit que l’Ukraine ne doit pas immaginer qu’elle peut retourner à ses frontières de 1991

pas Otan

et pas de troupes américianes

ça peut être vrai

mais dasn des négociations d’aussi haut niveau, on annonce rarement ses positions publiquement en faisant autant de concessions à l’adversaire AVANT de commencer les négociations

là, on a l’impression que le concept de la paix par la force est passé à la trappe

et que non seulement les Américians sont prêts à faire plus de cadeaux aux Russes qu’aux Ukrianiens

Mais ausis qu’ils vont traiter directement avec les premiers, en tenant les seconds à l’écart

Donc discuter du futur de l’Ukraine sans les Ukrainiens

voilà ce qu’on peut tirer de ce coup de fil. Je réagis à chaud parce que après toutes les déclarations contractitoires des premiers mois, là on entre dans le concret

et comme j’ai dit, les Ukrainiens peuvent commencer à avoir peur

et avec eux, les Européens

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