P@ges Europe: Les Villages Skype d'Ukraine

Reportage publié sur le site de P@ges Europe, de la Documentation Française, le 27/04/2016

Les-migrations-a-l-ere-du-numerique-les-villages-Skype-d-Ukraine-par-Sebastien-Gobert

« Bien sûr, nous vivons bien, d’un point de vue matériel. Mais, pour la famille, c’est très difficile. Mon mari ne peut revenir qu’une fois tous les six mois, il ne voit pas les enfants grandir. » Sur le canapé, à côté d’Iryna Lyalka, ses deux filles chahutent avant de courir dans les couloirs de leur grande maison. Entre deux éclats de rire, Nastya, l’aînée, se plaît à lancer quelques phrases en français entrecoupées d’ukrainien. Son père habite et travaille en France depuis des années. « Au moins, maintenant, il y a Skype. Avant, quand ce n’était que par téléphone, c’était vraiment dur », commente Iryna Lyalka. « Voilà, on peut dire que maintenant, nous vivons notre vie sur Skype. »

Dans la petite ville de Sokal, Skype et les nouvelles technologies permettant des communications longue distance pour le coût d’une simple connexion Internet sont devenus partie prenante à la vie locale. À quelques kilomètres de la frontière polonaise, dans l’extrême ouest de l’Ukraine, Sokal compte environ 20 000 habitants officiellement enregistrés. « Il n’y a pas une famille qui n’a pas au moins un de ses membres à l’étranger », assure Krystyna Datsiouk, directrice de la bibliothèque pour enfants. Ses deux frères sont partis il y a longtemps. Chacune de ses collègues utilise régulièrement Skype pour tenter d’atténuer la distance avec ses proches.

« Internet a donné un nouveau souffle à notre ville », poursuit K. Datsiouk, qui a présidé, il y a quelques années, à l’ouverture du premier centre Skype de la région dans sa bibliothèque, co-financé par l’association Zaporuka, à Lviv, la capitale de région. Zaporuka promeut des projets sociaux de diverses natures et le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) en font partie. « Tellement de gens sont partis travailler ailleurs que les structures familiales s’en sont trouvées perturbées, et soumises à un grand danger », explique Yarina Khomsiy, coordinatrice de Zaporuka. « Ce n’est pas forcément une fatalité. Mais il est important de garder un contact régulier. Pour les enfants, la vidéo sur Skype a permis de rétablir le contact visuel avec les parents. »

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