Edito LLB: En Ukraine, pas encore de place pour l’euphorie
Edito publié dans La Libre Belgique, le 14/09/2022
La carte de l’invasion russe en Ukraine a changé. Radicalement et rapidement. Depuis début septembre, les forces ukrainiennes auraient reconquis plus de territoires que les Russes n’en ont occupé ces quatre derniers mois. Les Ukrainiens sont les premiers surpris de ce revirement.
Pour une population traumatisée, il s’inscrit dans une tendance encourageante, de la reprise de territoires aux frappes sur la Crimée en passant par les images de déroute des troupes russes - et si ce n’est une déroute, c’est assurément une retraite moins coordonnée que ce que le Kremlin tente de nous faire croire. L’Ukraine a pris l’initiative et une brise d’optimisme souQe sur Kiev. Sans euphorie ni triomphalisme, toutefois. Les Ukrainiens savent que les vents de la guerre peuvent vite tourner. D’autant que le régime de Vladimir Poutine n’a visiblement pas abandonné ses prétentions impérialistes.
Le haut commandement ukrainien ne prévoit pas une Sn rapide des hostilités et se projette d’ores et déjà en 2023. Deux enseignements s’imposent donc à nous Occidentaux, soutiens et partenaires de l’Ukraine face à l’agression russe. D’une part, ne pas céder à l’euphorie de cette contre-offensive. Bien que victorieuse, elle n’en reste pas moins très localisée par rapport à l’étendue du front. Il faut accepter l’idée d’un conXit de longue durée aSn d’en anticiper les implications. D’autre part, les succès militaires ukrainiens prouvent l’eYcacité de notre soutien.
D’un point de vue général, les sanctions affaiblissent la Russie et réduisent ses capacités destructrices, notamment l’usage de missiles balistiques de précision. Plus directement, les livraisons d’armes établissent une différence claire sur le terrain. Il faut les intensiSer. Les Ukrainiens ont démontré qu’ils savaient les manier, qu’elles ne disparaissaient pas dans des réseaux de contrebande et qu’elles étaient plus qu’utiles pour libérer des populations soumises à une occupation étrangère brutale. Soutenir les Ukrainiens, c’est améliorer leurs chances de sauver les leurs, de mettre un terme à cette guerre et, le moment venu, de construire une paix qui leur soit favorable. Et, par extension, qui nous soit aussi favorable.
